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20 avril 2008

 

« Les mots ? C’est un maquis dans lequel on aime bien se mettre à l’abri. » Francis Blanche


Le Gédéon, il lui arrive de lire les journaux. Son torche-cul régional, bien sûr, mais aussi la presse spécialisée dans l’aviation, ulmique ou pas. Bien obligé, « ulmique ou pas », puisqu’il n’y a aucun magazine 100% ULM. Le seul qui s’en approcherait annonce depuis sa création il y a plus de 20 ans qu’il cause des ULM et des avions légers. Bon, c’est pas bien grave, il faut que tout le monde croûte, et que même, c’est pas si con. Regarde.

 

Et alors bon, le Gédéon il a trouvé que ce magazine, depuis quelques mois, pose une question qu’elle est bonne : « Qu’est-ce que l’ULM ? » Biyanvrac a déjà dévoilé un peu son avis sur le sujet. Parce que oui, il a un avis, que tu te figures. Cette opinion, elle était vague et confuse, jusqu’à ce que le « Love 450 » fédéral, qui est sans doute une boutade, lui permette de grommeler ses réflexions fructueuses. Il sentait bien que dans les avis et définitions que chacun s’empresse de donner, il y a toujours comme un fond de vérité. Pour l’un, l’ULM se caractérise par sa faible masse. Pour l’autre, par sa vitesse minimale. D’aucuns encore diront que c’est la distance de décollage et d’atterrissage, certains sont fanatiques de la conception, qui voudraient que pour être ULM il est impératif que la chose ressemblât à un étendoir à ligne, (« pendulinge », qu’ils disent) et encore plein de bonnes choses dans le genre.

 

Or, toutes choses admises par ailleurs, ce qui définit l’ULM, selon le Gédéon, et comme il l’a laissé entendre récemment, c’est l’absence de certification ! A défaut, même et à la limite, de toute autre considération. A ce titre, l’esprit sain ne manquera pas de relever que ce qui est ULM ici peut ne pas l’être ailleurs, et réciproquement, ce qui est juste.

La certification, pour faire court, c’est quand un autre que le pilote décide si la machinerie est en état ou non, cette dernière étant composée du binôme appareil-pilote. L’absence de certification, au contraire, c’est quand on estime que le pilote est assez grand pour décider seul de ce qu’il a à faire. C’est pas bien compliqué, cette affaire-là.

A ce titre, selon Biyanvrac, l’ULM en question, il peut bien décoller court ou non, être en plastique, en fer forgé ou en bois d’arbre, tourner autour du lac ou faire le tour du monde et transponder 7000 autant qu’il veut, s’il est certifié d’une quelconque façon, il n’est pas un ULM.

 

Voilà pour la définition réglementaire, que le Gédéon y reviendra, parce qu’il y a sous cette règle tout un tas de conséquences pas forcément avantageuses, notamment en matière de transport de passager, que beaucoup n’ont pas bien comprises, qu’il pense.

 

« Ah oui, et 450, c’est pour quoi faire, alors ? » qu’on lui dirait, comme ça, au Biyanvrac. C’est pour faire que ULM, ça veut dire Ultra Léger Motorisé. Et que donc, à ce titre, il faut bien établir une limite de masse. Cette limite est donnée du fait que si on dit par exemple que demain (rêvons), les avions de trois tonnes pourraient aussi voler sous la seule responsabilité de celui qui veut, on ne pourrait raisonnablement pas nommer ça un ULM. 450, c’est donc une définition littérale, de celles que l’on trouve dans les dictionnaires pour neuneus, mais, à vouloir afficher que cette définition purement linguistique, donc, devinsse la limite réglementaire, on prive l’aviation plus lourde de toute perspective d’ouverture qui lui est si vitalement nécessaire.

Et que même, d’ailleurs et tant que t’es encore là, Gédéon dit que ces 450 kilos, pour lui, c’est déjà trop ! Et que du coup, avec cette affaire de 450 érigée en dogme, il se demande parfois s’il n’est pas un peu hors du clan, avec ses 150 ? Ah ben bouge pas, il a la réponse : la loi le dit, elle le traite de sous-ULM ! Au-dessus de 450 kilos, t’es pas un ULM, mais en-dessous non plus…ça relève pas du fanatisme, ça ?

 

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