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29 juin 2009

 

En observant le monde tel qu’il va (ce qui ne veut pas forcément dire qu’il va bien, note bien), le Gédéon est parfois bien amusé. Il se distrait, en effet, à la vue de ce spectacle, pour ce qu’il est souvent bien prévisible. L’histoire, dit-on, se répète. Ce fait posé, voyons voir pourquoi. En bon paysan plein de bons sens, le Gédéon croit, lui, que l’histoire se répète parce qu’on ne regarde pas assez derrière.

Et alors, ce qui est intéressant dans le monde actuel de maintenant, c’est que l’on peut, en plus de regarder derrière, zieuter sur les côtés, vu que tout va bien plus vite, y compris l’information. On peut, de nos jours, s’inspirer certes des enseignements apportés par nos ancêtres, mais aussi, tout aussi efficacement et à quelques nuances près, des erreurs de nos voisins. Qui ne s’en privent pas, du reste… mais bon, si on faisait bien tout comme ça, le monde serait parfait d’ici une ou deux générations et on s’ennuierait ferme.

 

Et bon, donc, pour pas qu’on s’ennuie trop tôt et que nos dirigeants fédérastes aient de quoi s’occuper sur des trucs à la con plutôt que de se concentrer sur des questions importantes, les autorités, celles que l’on nomme ainsi de façon générique vu qu’on ne sait plus tellement qui les détient, ces autorités donc, nous brandissent, depuis quelques lustres, le « menace » du transpondeur. Obligatoire, mode S et tout le truc, que l’autre, le pas S, on va le voir, ne sert à rien qu’à occuper quelques contrôleurs en mal de distractions.

 

Les guillemets à « menace » sont là pour signaler que le Gédéon dit une connerie, tiens, on va faire comme ça désormais, guillemets = connerie. Car en vrai de vrai, ce n’est pas une menace, c’est au contraire un outil tout à fait et absolument indispensable à notre sécurité. Sans guillemets, cette nouvelle règle ne s’applique qu’aux conneries du Biyanvrac. Imagine donc, toi qui es au fond de ton fauteuil à lire le présent billet : cependant que l’état actuel de la science t’impose, lorsque tu es dans ton avion, de regarder dehors afin de t’écarter de la route de ton congénère qui s’en vient vers toi et réciproquement, voilà une affaire, ce transpondeur, qui va aller dire à un autre gars qui lui, reste au sol, que attention y’a là deux avions qui convergent, vont se rentrer dedans, que vite vite faut les prévenir Houston we’ve got a problem ! Ah, ça te la coupe, hein ? Quel monde merveilleux, n’est-il pas ? Que rêver de mieux ? Rien, assurément, ne saurait montrer un tel niveau d’infaillibilité, attendu que l’on a à peu près admis que l’homme est faillible. Qu’on croit pas si bien dire. Parce que, que tu te figures, ce truc-là est inventé par l’homme… et alors, cet homme-là qui veut désormais l’imposer à tous, il n’a pas tellement réfléchi que le jour où tout le monde a ce truc-là, il y aura comme de petits problèmes de saturation qui rendront la machine absolument inopérante. Et c’est là que crac, on peut pas regarder derrière, y’a pas d’expérience. Sur les côtés, en revanche, y’a. Selon l’excellent magazine Pilotes, l’aviation civile néerlandaise, qui a su imposer le mode S à tous, y est venue, a vu, et fut vaincue : ça ne marche tellement pas qu’ils demandent désormais aux pilotes, qui ont bien entendu financé eux-mêmes le cher machin, de l’éteindre afin que la sécurité de tous soit possiblement assurée !

 

Et tu crois, toi, que ce prévisible pataquès, que d’aucuns, parmi nos représentants fédéraux, s’échinent depuis des années à exposer aux « autorités », les ferait vaciller d’un iota ? Que rien du tout, oui, que « de toutes façons les hollandais, c’est plus ou moins des belges, donc c’est normal qu’ils savent (sic) pas faire marcher le truc ».

 

Point.

 

Qui vivra verra. Le Gédéon est à peu près sûr que, moyennant la perte de temps bénévole sus citée ici plus haut (formulation pléonastique volontaire, juste histoire de placer le mot pléonastique à l’attention d’un admirateur qui se reconnaîtra), le mode S ne passera pas, ou fera long feu.

 

Mais, ce qui l’amène ici et le déprime, Biyanvrac, c’est que, parmi les pilotes d’ULM, tu sais les ceux qui sont sensés, au départ de l’action, affirmer haut et fort qu’ils savent se dispenser de toute forme d’assistanat et sont responsables eux tout seuls de leurs actes, ben ils s’en foutent, du transpondeur, et trouvent même, pour certains, que ben oui c’est pas mal, après tout, ce machin ! Le seul inconvénient qu’ils lui trouvent est le prix du machin ! Qu’on les suive à la trace à chacun de leurs vols avec leur nom, prénom, adresse et pedigree, que la radio devienne obligatoire sur l’intégralité du territoire, ça non, ça ne leur affecte pas, ça… c’est dingue, ou pas ?

 

« Celui qui est prêt à sacrifier un peu de liberté pour obtenir un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre », disait Benjamin Franklin…

 

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