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21 mai 2008

 

Bon alors, lors de son tout premier billet en juin 2007, le Gédéon a causé un peu des fora et autres listes de discussion sur Internet. Il continue d’y aller, des fois, sur ces trucs, et plus ça va moins il comprend. Enfin si, s’il y a un truc qu’il comprend, le Gédéon, c’est qu’ils sont un peu inconscients, des, dans certains de leurs propos, tu vas voir.

 

Alors bon, t’en as plein, de ces trucs. Des pour ceux qui causent d’ULM en général, mais de tout en particulier, des pour les paramoteurs, des pour certains types précis d’ULM, des autres pour certains types précis d’ULM modèle 92 rose à moteur trois temps, pour les autogires, les avions, la voltige, les constructeurs amateurs, tout. Alors bon, il s’y raconte, entre deux trois choses intéressantes, pas mal de conneries, sur ces trucs, mais c’est un peu la loi du genre, ça. C’est comme au bistrot, en somme, sauf que les types, ils ne sont pas au bistrot, et ils feraient bien d’en être conscients, que pour l’instant c’est pas ça, tu vas voir, tu vas voir.

 

Ça cause technique, réglementation, mécanique, actualité, ça dénigre, ça discute, ça s’emporte, ça dérape en fin de soirée, tout pareil comme au bistrot, quoi. Et puis là, t’en as toujours un ou deux, ils passaient par là ils ont vu de la lumière, ils entrent dans le truc, se sont pas présentés n’ont pas payé leur tournée rien, mais ils font comme ça « ouais, arrêtez de vous engueuler, on s’en fout de ça et tout », ce qui du coup énerve encore plus les piliers de comptoir qui se croient seuls légitimes pour l’ouvrir parce qu’ils sont là depuis des années et qu’il n’y a qu’eux qui causent. T’as ça sur tous les forums, comme au bistrot, qu’il te dit, le Gédéon, que lui c’est pour ça qu’il y va plus, au bistrot.

 

Et alors, au bistrot, c’est bien connu, ça dit n’importe quoi du moment que ça mousse, en prenant des airs doctes « et moi je te dis que ton badin il sert à rien, que si t’es pas un pédé tu pilotes aux fesses ». On notera la contradiction, mais c’est pas tellement le sujet. Et alors, au bistrot, au moins, tout le monde sait que ça raconte des conneries, et ça ne prête pas tellement à conséquence, vu que le lendemain matin, dans les vapeurs des réveils difficiles, plus personne ne se souvient de rien.

 

La grande différence, c’est que ces trucs sur Internet, c’est comme des bistrots, ça ok, que d’ailleurs les types le revendiquent pour asseoir leur droit de dire n’importe quoi, sauf que dans ce bistrot, tout est enregistré, et n’importe qui du monde entier peut se repasser en boucle à tout moment, même dix ans après, la soirée mémorable où t’as raconté en quelles circonstances t’es passé en radada sous le pont, photos et vidéos à l’appui. Oui, n’importe qui, suffit de s’inscrire. Imagine un bistrot, un vrai, où que ça serait comme ça. Tu crois pas que les mecs y réfléchiraient à deux fois avant de l’ouvrir, ou qu’ils resteraient chez eux, pour se causer entre eux ?

 

Et alors, pour le moment, dans l’aviation, on est à peu près tranquilles, apparemment, quoique le Gédéon va te causer plus bas d’une histoire. Mais dans la moto, par exemple, il existe d’ores et déjà des unités de police spécialisées dans la traque des délinquants sur Internet. C’est vachement bien, ça, pour le condé, il reste bien au chaud dans son bureau, il zieute les vidéos du motard qui roule à 200 sur le périph, il le remonte par son IP, et hop, à la case prison. Trop facile !

 

Dans l’aviation, apparemment, les types, d’un côté comme de l’autre, ignorent cette possibilité. Apparemment. Mais imagine juste qu’ils s’y mettent, les flics de l’air, à se balader sur des fora. Vont pas être déçus de la moisson, que ça le Gédéon, c’est pas lui qui leur donnera l’astuce…

 

Et alors donc imagine comme ça le scénario que voici : tu vends ta machine, le type s’en va voler avec, se choppe une panne moteur, se vautre, et meurt. La famille réclame justice, tu te retrouves devant le tribunal, et là, l’avocat des parties civiles qui a fait son boulot, te sort un dossier accablant rassemblé en trois clics, de tous les messages publics et enregistrés dans lesquels tu disais comme ça que ton moteur, t’y touches pas tant qu’il tourne. L’avocat, il va expliquer comme ça au juge que selon la loi, ton moteur, t’y touches quand le constructeur a dit que c’est l’heure, d’une part, et que d’autre part, que quand tu as vendu ta machine, tu as signé un papier stipulant que tu l’avais toute bien entretenue dans le respect de la loi. T’as tout faux, sur ce coup-là, et tu te retrouves condamné pour homicide involontaire. Tu peux toujours aller raconter que dans l’ULM chacun est responsable, que la panne moteur ne doit pas tuer, que le respect du cône de sécurité tout ça. Le juge va te répondre que oui, peut-être que chacun est responsable, sauf que le type en rachetant ta machine t’as aussi quand même fait un peu confiance mais que toi tu l’as trompé, et qu’ensuite, l’histoire du cône de sécurité ou la gestion impérative de la panne, c’est écrit dans aucune loi, ça ! Ben non, le seul cas où tu dois légalement respecter ton cône, c’est quand t’es au-dessus de l’eau et que t’as oublié ta bouée canard…

 

Cette histoire n’est peut-être pas une fiction. Sans les messages enregistrés sur Internet, l’affaire aurait été bien plus longue à se dénouer, et le vendeur aurait eu le temps de trouver une sortie.

 

Après, c’est chacun qui voit…

 

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