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21 avril 2008

 

Bon alors, y’en a des, ils veulent voyager avec leur ULM. Le Gédéon, lui, trouve que ça sert à rien, outre que c’est contre nature, mais enfin, s’il faut ça pour les occuper, qu’ils y aillent. Montaigne, peut-être, dit qu’il « faut voyager pour frotter et limer sa cervelle contre celle d’autrui ». Wé, ben qu’il fasse ce qu’il veut de sa cervelle et des truies, ce Montaigne, en tous cas Gédéon lui préfère Hugo : « lire, c’est voyager ; voyager, c’est lire ». Donc voilà. Si ton patron te demande ce que tu fais en ce moment, tu peux lui répondre « je voyage à vos frais, et merci ».

 

Sinon, donc, les voyages en ULM. Pour quoi faire ? Le Gédéon n’en sait rien, mais de chez rien, que c’est un mystère. A l’heure du TGV, de l’autoroute, de l’avion de ligne, certains veulent encore y aller, là-bas, à 100 km/h (ou à peine plus), en se pelant les choses, en se faisant peur, en ayant des pannes, et tout, juste pour aller se frotter la cervelle contre les truies. Bon. En tous cas, en ayant toujours le risque majeur de ne pas arriver. Un voyage en ULM, c’est ça, qu’il dit, Biyanvrac, c’est partir, sans savoir si ça va le faire. C’est ça qui doit les intéresser, ceux-là ! Des masos, oui ! Sodomites !

 

Par exemple, sur son Internet, il a trouvé des trucs, notre ami. Des qui, après avoir voyagé, racontent. Sacha Guitry a raison, quand il dit, en substance, que les voyages servent à emmerder les gens quand on en revient. Alors bon, ils racontent et montrent leurs photos, tout fiers.

Ainsi, il en a trouvé qui sont partis à Dakar sur des biplaces 503. Z’ont mis trois semaines ! Des galères pas possibles, des frayeurs inouïes, des ennuis judiciaires, des argents dépensés tout plein, des réveils chaque matin en se demandant quelle catastrophe pourrait bien arriver aujourd’hui… Tout ça pour revenir en gros avion comme tout le monde : 4 heures, 150 €, et merci. Ben voilà, pour la prochaine fois, ils sauront que c’est bien plus efficace et moins cher comme ça !

« Ah oui, môssieur, mais l’intérêt du voyage, c’est d’y aller, pas d’arriver », qu’il y en a des qui disent. Gédéon, lui, se dit que certains n’ont vraiment que ça à foutre, d’y aller, ou pas ? Du coup, lui, n’y va pas, ou alors il commence par la fin : arriver. C’est bien plus efficace. 

 

Sinon, les constructeurs, qui prennent forcément la direction qu’on leur demande de, proposent, donc, des « ULM de voyage ». Qu’ils disent. Mais alors là, il y a un truc qu’il ne s’explique pas, mais alors de chez pas, le Gédéon. Le premier critère pour être un ULM de voyage, qu’ils disent, c’est la vitesse ! Faut que ça aille vite, pour être « de voyage » ! C’est un tordu complet, l’ulmiste, ou pas ? Il veut aller moins vite que le plus vite pour bien prendre le temps de se frotter la cervelle, mais pas trop pas vite quand même, faut pas déconner ! Et toutes les races sont concernées, même le paramoteur, tu vois pas le délire ? 


Non, décidément, il ne comprend plus rien, Gédéon...


Et alors, pour en finir, une très bonne raison de ne pas voyager : il paraît que « partir, c’est mourir un peu ». Hier soir, le Gédéon, en voulant partir faire son tour de bois, il a surtout trouvé que partir c’est crever un pneu…

 

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