top of page

1 octobre 2009

 

Le Gédéon, parfois, reçoit du courrier. Des lettres qui suitent ses chroniques, bien entendu, il va pas te causer de ses factures ou de la newsletter de son receveur des impôts (à laquelle, soit dit en passant, il ne parvient pas à se désabonner, malgré l’invocation répétée des articles 15 et 16 de la loi 78-17 du 6 janvier 1978). Et alors bon, au milieu de quelques rares missives enthousiastes, des manifestations d’ire de gens qui n’ont certainement pas le même sens de l’humour. Parce que bon, le gédéonisme est avant tout basé sur la rigolade. Puisqu’il fallait le dire.

 

Et alors donc, une récente lyrique envolée le traite de « démago » ! Rien que ça. Le Biyanvrac, qui cause un peu le djeunz, en a déduit qu’il faut lire « démagogue ». Il s’est donc emparé prestement de son Littré, qui l’instruit comme ceci : « dêmagôgos, qui gouverne le peuple, chef, meneur d’une faction populaire ». Diable ! Que ça l’inquiète vachement, ça, le Gédéon ! Meneur d’une faction populaire ? Où ça ?

Plus loin, ce même honorable dictionnaire précise qu’il y a un sens péjoratif. Il ne saurait pas bien dire pourquoi, mais notre homme se laisse aller à croire que c’est par là qu’il faut chercher le sens vrai de l’invective : « personne qui cherche par ses flatteries et ses promesses à s’attirer les faveurs du plus grand nombre ». Ah ! Allons bon…

Pour répondre en une phrase, le Gédéon n’a jamais flatté personne à part lui-même et ses faveurs lui sont acquises, merci ; des promesses, il n’en voit point dans son discours et enfin, car il y a un enfin, enfin, le « plus grand nombre », jusque-là, se limite aux quatre ou cinq personnes qui ont à ce jour exprimé clairement leur transport.

 

Bon, ça c’est fait.

 

Moteur, donc, était intitulée la présente. Dans ULM, il y a un « M ». Motorisé, que ça veut dire. On est au courant, merci, et que même, pour coller au plus près des réalités, faudrait nommer cela « MUL ». Motorisé ultra… (léger ou lourd, selon son degré d’aigritude). A ouïr les discussions d’ulmistes, en effet, le moteur est définitivement l’organe central de la MUL. Il est l’objet de toutes les attentions, c’est lui qui fait voler la machine, c’est lui qui demande le plus d’entretien, c’est lui qui coûte, et de loin, le plus cher ! Nous volons sur une MUL, donc. Sachant que ces animaux-là sont issus du croisement de l’étalon et de l’ânesse, reste à savoir quel ruminant prit ici le dessus. Il y a du péjoratif qui sous-jace, là-dedans, si on regarde bien, mais ce n’est pas l’objet du sujet et que du coup, le Gédéon va se garder son opinion pour lui, tiens…

L’aviation populaire a prouvé depuis longtemps que voler sans moteur ou à peine avec est possible, voire plaisant. Quand on sait voler dans le ciel en l’écoutant plutôt que voler au-dessus du sol en ignorant l’air, le moteur, alors, devient le cadet des soucis, et on peut se contenter d’une conversion automobile à quelques centaines d’Euros. La fédé a beau militer en distribuant des autocollants qui occultent le moteur, le Gédéon se dit que l’ULM, décidément, est l’avenir des motoristes.

 

Enfin, d’un seul, soyons pas faux cul…

 

Car l’ulmiste, résigné qu’il est, l’ulmiste, donc. Voire même un peu maso. A tout le moins flemmard. Dès qu’on lui propose une alternative au cher : « oulala, mais t’es ouf, on connaît pas, ça tombe en panne, c’est qui çuilà, manque de puissance, pas assez cher. Suspect. » Que ce soit en deux temps, quatre temps, ou même trois temps, d’un temps à l’autre et par miracle une alternative apparaît, mais dès le premier toussotement, sitôt la première vis en amorce de desserrage, hop, à la benne, la daube ! Vade retro grossmerdas, sic transit gloria et tutti quanti !

Et alors voilà, du coup, l’ulmiste, ben l’ulmiste, il continue de raquer son moteur monotype au prix d’une berline, de commander ses pièces détachées 24 carats frais de port en sus et, bonne pâte, y ajoute encore un petit 40 € annuels pour la route, histoire de recevoir des bulletins de service pas toujours en français !

Les monopoles ne sont jamais bons, y compris, voire même en premier lieu, pour ceux qui les détiennent et qui, en l’occurrence, seraient pas forcément contre le partage !

 

Il existe pourtant un précédent, dans le paramoteur, dont le Gédéon va décidemment finir par professer qu’il y a là exemples à prendre (voilàààààààà, ça, oui, c’est démago… peut-être).

Le paramoteur, dans ses débuts pas très lointains, n’employait qu’un type de moteur. Puis deux, trois, quatre etc. à tel point que, désormais, il y a pour ainsi dire presque autant de moteurs que de fabricants de cages. Y compris du trois temps, tiens, pour les ceux qui raillaient l’allusion susmentionnée ! Rotatif, que ça s’appelle, et le Gédéon a vu tourner ça sur un chariot de paraprout, que ça bruite beau et pousse propre ! Et tout le monde est content, il y a de la concurrence, ça se tire la bourre, les prix baissent, le service est optimisé sous peine de disparaître, et la fête bat son plein, vroum vroum !

 

L’ulmiste autre que paramotorien, lui, ben non. Veut pas d’alternative, lui. Il veut rien que du moteur cher et monotype et que surtout, il ait fait ses preuves ! Que c’est l’argument massue, ça : « faut attendre qu’il ait fait ses preuves ! »

 

Le Gédéon, il sent monter en lui comme une envie de filer le même bourre-pif qu’il administra un jour à son tout premier employeur potentiel qui lui disait qu’il n’avait pas assez d’expérience.

 

Tu voudrais la faire où, toi, l’expérience ?

 

Pour ce qu’il en dit, le Gédéon, la seule vraie expérience qui manque de plus en plus est celle de la panne moteur et de la vache qui va avec. Quand on sait faire et qu’on a l’outil qui convient, le moteur, alors, peut bien tomber en panne autant qu’il veut, et du coup coûter moins cher…

 

Démago à mort, le Gédéon !

 

bottom of page