top of page

Le manifeste ULMiste

Article paru dans ULMiste n°1, mai 2010

 

Le manifeste ULMiste

 

Pour le premier numéro d’un titre qui affiche clairement la couleur en se nommant “ULMiste”, il ne nous paraît pas incongru de prendre la peine de définir ce qu’est à nos yeux l’ULM, donc ce qu’est ce magazine.

 

Pragmatique

 

ULMiste a une vision pragmatique de l’ULM et ne se permet pas de lui imposer d’autre définition que celle qui est d’une part prévue par la réglementation, d’autre part observée dans la pratique réelle.

 

Historiquement, c’est en motorisant des deltaplanes pour accroître leur liberté de mouvement que l’aventure a commencé, mais très vite, il s’avéra que ce nouvel aéronef trouva sa propre raison d’être. Nous étions entrés dans le giron du vol à moteur. Il fallut trouver un cadre réglementaire adapté. L’implication des pratiquants et l’intelligence des autorités permit de laisser voler ces aéronefs en dehors du cadre habituellement réservé à l’aviation, même de loisirs: la certification. Nous touchons ici au premier élément qui permet selon nous de définir l’ULM.

L’ULM n’est pas certifié

 

Depuis 1981 et le premier texte législatif concernant l’ULM, la seule constante observable au fil des diverses et nombreuses évolutions qui suivirent est celle-là : l’ULM, en France, n’est pas certifié.

L’ULM est un aéronef qui vole sous régime déclaratif. Cet aspect réglementaire d’auto responsabilité est donc le plus important à nos yeux et celui auquel nous sommes le plus attachés, car l’histoire montre que, en plus de statistiques d’accident qui valident l’idée, ce cadre permet une progression des technologies, du domaine de vol et de la sécurité qu’aucun autre système n’autorise.

 

Et les 450 kg, alors ?

 

Cette masse maximale de référence ne nous paraît pas le plus important gène de l’ULM. La règle actuelle l’impose et de ce fait nous nous faisons un point d’honneur à nous y plier car cette masse n’existe pas par hasard. Si les législateurs avaient accepté que les ULM volassent sans être certifiés, donc aux seuls risques et périls de leurs utilisateurs, informés de cette règle, se posait le problème des éventuels dégâts causés à des tiers au sol. A ce titre il fut admis que 450 kg offraient des garanties suffisantes. Nous sommes attachés à cette règle mais ne la posons qu’au second ordre dans le code génétique de l’ULM parce qu’elle a évolué et peut encore le faire sans remettre en question l’absence de certification.

 

La pratique

 

ULMiste est fier de voler en ULM. Les animateurs de ce magazine ne volent pas en ULM par dépit ni pour se donner un genre, mais par passion. Ils ont découvert, par des chemins différents mais convergents, que l’ULM et la pratique (pas forcément exclusive) qu’il permet répond à leurs aspirations.

Quelle aspiration ? Celle de la liberté ! Une liberté technique et réglementaire de mouvement et d’action à laquelle seul l’hélicoptère peut se comparer, mais à un tarif et moyennant des contraintes incommensurablement plus élevés. Pouvoir passer son brevet et acheter une machine pour quelques milliers d’Euros, la poser dans son jardin et aller d’un coup d’aile dans le champ du voisin ou à l’autre bout du monde, voilà ce que permet l’ULM que nous aimons. L’aviation à moteur traditionnelle, telle qu’elle se pratiquait par défaut avant l’ULM, était cantonnée aux aérodromes (à l’exception des hélicoptères, donc). L’ULM offre une machine qui peut rester économique, qui est simple, facile d’utilisation et d’entretien, que l’on peut garer chez soi et décoller du champ d’à côté. Nous plaçons ces aptitudes techniques et réglementaires au premier plan car c’est là l’essence de l’ULM.  

Techniquement, un appareil qui n’est pas apte au posé hors aérodrome, sauf à considérer que le pilote soit prêt à concourir aux championnats du monde, est à nos yeux un ULM auquel il manque une caractéristique majeure, bien au-delà de son aspect, de ses caractéristiques de vol ou de son coût.

 

Voler d’un aérodrome à un autre, en ligne droite, sous plan de vol et en contact radio avec Pierre, Paul et Jacques tout au long du parcours est très intéressant et constitue une occupation intellectuelle comme une autre. Lorsque l’on n’a pas le choix, en navigation internationale par exemple, il est convenable de se plier à ces règles. Toutefois, l’ULM n’étant génétiquement pas destiné à cela, même si certains appareils ont un domaine de vol et une allure qui le permettent, ULMiste se concentre sur la pratique réelle de l’ULM telle qu’elle s’observe sur le terrain et de laquelle découle le présent manifeste.

ULMiste ne dénigre pas l’avion ni l’ULM qui voudrait y jouer et les signataires de ce texte ont une pratique multiple. Mais c’est pour que l’ULM ne soit plus dénigré, y compris, parfois, par ceux qui prétendent le promouvoir, que l’on doit rappeller ses fondamentaux.

 

L’ULM n’a aucun complexe à avoir et amener les pilotes avions à l’ULM en leur disant “regardez c’est tout pareil sauf qu’il n’y a pas de permis ni visite médicale” sans préciser ce qui vient d’être dit, est à nos yeux une erreur. L’ULM a des spécificités essentielles qu’il n’y a pas lieu de renier et dont il ne faut pas avoir honte. Au contraire ! Acheter un ULM d’occasion, l’entretenir soi-même et le poser dans son champ est un privilège inouï, pas un signe de “ploukitude”. L’ULM est l’affirmation aéronautique de cette Liberté que la République a érigée en principe, enfin accessible au plus grand nombre et c’est ainsi que ULMiste se propose de le promouvoir.

 

Peu importe le look de la machine, son prix, le style qui s’en dégage, l’âge du capitaine ou ses galons. Avec ce truc, on peut rester dans son champ, traverser les TMA, faire le tour du monde ou le laisser dans le hangar.

 

C’est un ULM et son pilote est un ULMiste.

bottom of page