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ULMiste professionnel, c'est encore possible !

Article paru dans ULMiste n°1, mai 2010

 

ULMiste professionnel, c’est encore possible !

 

Dans nos vies de pilotes d’ULM, nous nous sommes tous dit un jour ou l’autre “ah, ce serait bien d’en faire mon gagne-pain !” En tous les cas, 100% des professionnels ont, eux, répondu à cette question. Si l’expérience montre qu’il n’y a pas d’âge pour commencer ni un seul et unique profil type, elle nous enseigne également qu’il y a un certain nombre de travers à éviter et d’idées reçues à contourner, ce qui n’évite pas toujours de possibles désillusions…

 

Pierre-Jean le Camus

 

Est-ce vraiment possible ?

 

Pour monter ce dossier, nous avons sollicité un certain nombre d’ULMistes qui, pour certains depuis des décennies, vivent de l’ULM. Contrairement à ce que l’on croit, ils ne sont pas tous des sous-smicards et vivent plus que dignement pour certains, mais au prix d’une passion aux couleurs parfois un peu passées, nous allons le voir. Nous avons délibérément posé cet élément dès le début de l’article, parce qu’il est important : vivre du vol peut, à la longue, tuer la passion.

Mais justement, vivre de l’ULM n’est pas forcément vivre du vol, nous allons le voir en passant en revue les différents métiers qu’il est possible d’exercer autour de notre passion.

 

Quel métier ?

 

On trouve de nombreux métiers dans l’ULM, même si tous les professionnels qui gravitent autour n’en vivent pas tous intégralement. Dans bien des cas, nous verrons qu‘il faut additionner plusieurs activités ULMiques. L’idée la plus répandue est qu’il faut avant tout être instructeur mais ce n’est pas forcément vrai. Passons donc en revue les divers jobs possibles. Nous dissocierons les activités qui se font en volant de celles qui maintiennent les pieds au sol.

En effet, si tout le monde rêve de gagner sa croûte en volant, les boulots de piétons existent également, qui permettent au moins d’être proche de nos jouets, sans que la passion du vol n’en soit affectée.

 

Nous n’avons retenu que les activités dans lesquelles il est effectivement possible de travailler en ULM en France. Ainsi par exemple l’épandage agricole ou la surveillance aérienne, qui ne font guère plus vivre qu’une poignée de personnes en comptant celles qui vendent les DNC, ne sont pas détaillés.

 

Vol : tractage de banderole publicitaire

 

• Investissement de départ :

0 à infini…

 

• Niveau minimal exigé :

Pilote avec emport de passager (le plus souvent trois-axes). La détention de la DNC idoine n’est pas une condition forcément retenue par les trois ou quatre principaux employeurs en France, sachant que si vous n’avez pas d’expérience, ils complèteront la formation. A ce titre, passer la DNC banderole ailleurs que dans une structure qui connaît vraiment ce métier est une perte de temps et d’argent. De fait, si le formateur qui propose la DNC n’a lui-même aucune expérience réelle de la banderole, il vaudra mieux passer son chemin.

 

• Matériel / équipement :

Fourni par l’employeur ou, si l’on est à son compte, lourds investissements à prévoir : machine, matériel de tractage, réseau commerciel etc. 

 

• Organisation :

Travail saisonnier estival. Pas d’horaires. On campe plus ou moins sur le terrain, on tracte 4 à 6 heures par jour et le soir on termine sur des baptêmes de l’air. Tous ne recommencent pas après une première saison, mais il existe un petit noyau de forçats saisonniers de la banderole.

• Niveau de difficulté :

Difficile. Les journées sont longues, le travail est répétitif et fatiguant (tracter une banderole pendant des heures dans le vent est assez éprouvant à la longue).

 

• Rémunération :

Plutôt faible par rapport au travail à fournir, mais intéressante si l’on est jeune et que l’on considère le petit magot constitué en une saison (pas trop le temps ni l’énergie d’aller claquer sa paie au troquet).

 

• Statut :

Salarié en CDD ou travailleur indépendant qui facture ses prestations, à négocier.

 

• En activité principale :

Il ne faut pas trop espérer développer sa propre activité de tractage de banderole, le marché est très étroit et déjà bien fourni. Au mieux cela deviendrait un fort maigre complément à une autre activité principale. Les structures professionnelles de banderoles sont de grosses machines qui emploient des commerciaux toute l’année pour décrocher des contrats et tournent avec plusieurs ULM. Par conséquent, à moins d’avoir un gros paquet de dizaines de milliers d’Euros devant soi, il ne vaut mieux pas se lancer dans l’aventure.

• Profil :

Tu es plutôt jeune (au moins dans l’esprit), tu t’adaptes à toutes les situations, tu es peu exigeant sur ton petit confort personnel et les horaires, tu supportes bien la solitude, tu es bon pilote, bricoleur et bosseur : la banderole peut être pour toi ! Esprit revendicatif et rigoriste s’abstenir ! Si tu n’es pas célibataire, prépare-toi à le redevenir…

 

• Il l’a fait :

Eric Lascar. Après avoir lui-même débuté “en bas de l’échelle” ULMique, ce patron codirige avec Michel Durand la société Rand’Kar, entre autres très impliquée dans le tractage de banderole. Selon lui, le profil idéal du remorqueur correspond à celui que nous avons décrit ci-dessus : jeune, parfois étudiant, mais il admet que parmi les candidats il voit aussi beaucoup de “mickeys”, citons.

Se mettre à son compte ? Avec des moyens ! Pour faire 700 heures dans l’été, il faut au moins 6 machines, puisque les horaires sont les mêmes pour tous les clients !

 

Eric a débuté l’ULM professionnel en 1984, en abandonnant sa cinquième année de médecine ! Il arrivera sans doute jusqu’à la retraite et il est toujours passionné par le vol ! Un bel exemple pour ouvrir ce dossier !

 

Vol : baptêmes de l’air

 

• Investissement de départ :

0 à 150 000 € (selon que l’on soit salarié ou à son compte, et en fonction du prix d’achat de la machine).

 

• Niveau minimal exigé :

Pilote avec emport de passager. À ce simple aspect réglementaire nous pourrions ajouter qu’un niveau de conscience et de pilotage proche de l’excellence est tout aussi exigible. Transporter des passagers et en faire son gagne pain demande d’avoir une haute idée des responsabilités que l’on prend. Par ailleurs, la clientèle étant essentiellement touristique, des notions au moins élémentaires d’anglais sont bienvenues, ainsi qu’une certaine culture de la région survolée. S’il s’agit de décoller sur flotteurs ou en montagne sur skis, les compétences et l’expérience doivent être en rapport.

 

• Matériel / équipement :

Fourni par l’employeur ou à se procurer. Un matériel neuf est préférable. D’abord sa fiabilité est plus que virtuellement plus importante et  l’image donnée est bien meilleure. Le client, même ignorant des choses de l’air, sait voir la rouille ou les tâches de gras. L’emplacement doit être choisi en fonction de son intérêt touristique. Le terrain sera soit une base existante, soit une base permanente à créer.

 

• Organisation :

Assez sympathique, entre tournées de promotions (campings, hôtels, etc.) et attente du client au terrain. Pas d’horaires.

 

• Niveau de difficulté :  

Moyen. En effet, malgré les apparences de facilité et ce qui vient d’être écrit, le travail est répétitif et demande de grandes qualités humaines. Faire le même tour dix, quinze, vingt fois par jour en répondant aux mêmes questions tout en prenant soin de faire plaisir au client et non pas à soi-même n’est pas à la portée de tout le monde, loin de là.

 

• Rémunération :

Plutôt bonne, voire très bonne selon l’emplacement. Le matériel souffre beaucoup moins que pour d’autres activités, la prise de risque est infime, les frais réduits à leur plus simple expression : carburant, assurance, hangar, comme n’importe quel pilote de loisirs. Auxquels il faut bien entendu ajouter la publicité et les charges sociales…

 

• Statut :

Salarié en CDD, travailleur indépendant qui facture ses prestations à une entité existante ou à son compte. A noter qu’il existe assez peu d’opportunités de postes d’employés, sauf en alliant le baptême à la banderole ou à l’instruction.

 

• En activité principale :

C’est possible et ça existe. Les pros du baptême sont parmi ceux qui vivent le plus confortablement de l’ULM: investissement de départ réduit, peu de frais, mais un travail assez routinier. Par ailleurs, bien souvent l’emplacement n’est pas le même l’hiver et l’été, ce qui complique un peu la vie de famille à long terme.

 

• Profil :

Tu es affable, aimable, naturellement gentil, doux, généreux, de bonne présentation, pas trop inculte, souriant, tu es bon pilote et tu sais te soucier du confort de l’autre avant le tien, tu aimes le vol et faire partager ton exaltation, tu supportes tous les humains y compris les moins drôles, tu n’es pas regardant sur les horaires et tu tiens scrupuleusement tes rendez-vous : tu es le gendre idéal, mais surtout, le baptême professionnel a besoin de toi !

 

• Ils l’ont fait :  

Les frères Cruciani, Fred et Dom, vivent du baptême de l’air à l’Alpe d’Huez en ULM pour Fred, entre Annecy l’été et “L’Alpe” l’hiver pour Dom, qui officie également dans le delta et parapente. Franck Toussaint, lui, travaille l’hiver à Valmeinier et l’été en Ardèche. Ce dernier ajoute à cette activité des travaux en ULM pour les CNRS aux intersaisons. Didier Hulin baptise au Mont Saint Michel, pour la plus grande satisfaction de ses clients. Tous trois comme d’autres vivent depuis plus de 20 ans du baptême et s’ils continuent, c’est que la passion est toujours là ! On constate que le site est important !

 

Vol : photographie aérienne

 

• Investissement de départ :

0 à l’infini

 

• Niveau minimal exigé :

Selon les postes, de pilote avec emport de passager à pilote avec compétences de photographe avant tout. Selon qu’il s’agisse de travailler pour une entreprise existante avec du matériel qui se gère seul (par exemple photos destinées à la cartographie), ou de devenir photographe aérien à son compte, cela change tout. La détention de la DNC, contrairement à une idée reçue et un temps entretenue notamment dans le paramoteur, n’est requise que pour voler en dessous des hauteurs minima de survol. Ce n’est pas toujours le cas en photo aérienne.

 

• Matériel / équipement :

Fourni par l’employeur ou à se procurer. Dans ce dernier cas, à l’ULM s’ajoute le matériel photo, que nous ne détaillerons pas ici.

 

• Organisation :

En poste employé (cartographie), travail assez routinier : il faut suivre un GPS qui quadrille un secteur, les prises de vues étant asservies au système et les horaires sont plutôt fixes (lumière). A son compte, les missions sont très variées, mais le mythe de la photo de la maison à sa mémère est très loin de correspondre à la réalité. Dans la vraie vie de photographe aérien, on en est plutôt à shooter des usines en fond de vallée à 6 heures du matin en passant entre des lignes électriques, pour forcer un peu le trait.

Il existe une variante qui consiste à prendre des photos à but touristique et aller les proposer à un éditeur de beaux livres ou de cartes postales. A notre connaissance, personne ne vit intégralement de cette activité en France.

Pas d’horaires, mais en général les prises de vues autres que verticales se font au petit matin, pour la lumière.

 

• Niveau de difficulté :

Facile à très difficile, selon les missions.

 

• Rémunération :

Acceptable à très bonne. A son compte, le caractère ponctuel et aléatoire des missions rend la vision à long terme assez difficile.

 

• Statut :

Salarié en CDD, travailleur indépendant qui facture ses prestations, ou à son compte.

 

• En activité principale :

Ça existe. Dans le paramoteur par exemple, un investissement de départ réduit et un matériel génétiquement adapté permettent d’assez vite s’en sortir dès l’instant que l’on a par ailleurs les qualités de commercial qui vont bien. Toutefois et c’est très important, hors activité salariée routinière, il faut être avant tout photographe ! A noter que le développement galopant de la demande de vues aériennes sur Internet créé une demande croissante, actuellement un peu en sommeil à cause de la crise.

 

• Profil :

Si tu travailles pour un employeur dans le cadre cité, le profil est assez semblable à celui du tracteur de banderoles. Si tu es à ton compte, tu es avant tout photographe. Des qualités de commercial et un bon relationnel aideront à la réussite de ton projet. Enfin, tu es capable de remplir de longs, chronophages et abscons dossiers auprès d’administrations diverses pour décrocher des marchés.

 

• Il l’a fait :

Jean-Michel Laporte travaille depuis 3 ans pour la société Géotexel, qui met en œuvre une dizaine d’ULM pour photographier la France à 3000 m de hauteur, afin d’enrichir une base de données propre à alimenter la demande un temps croissante de l’internet (pages blanches, etc.). Cette riche expérience lui permet de comprendre qu’une entité “purement ULM” ne pourrait pas s’investir dans un tel projet, les systèmes informatiques embarqués nécessitant des compétences d’une haute technicité. Par ailleurs les appareils doivent être plutôt rapides pour contrer les vents forts souvent rencontrés à ces altitudes. Enfin, selon Jean-Mi, le pilotage n’est pas des plus simples, les trajectoires doivent être parfaites et même au GPS, cela demande une grande concentration.

 

Vol et sol : instructeur

 

• Investissement de départ :

À partir de 4 000 € (formation d’instructeur paramoteur), jusqu’à plus de 150 000 € et plus (formation, achat machine en trois-axes haut de gamme, hangar, etc.). Budget moyen d’une formation d’instructeur trois-axes, autogire ou pendulaire : 10 000 € en comptant (au minimum) le temps passé.

 

• Niveau minimal exigé :

Aucun. On peut entrer en formation d’instructeur ULM sans avoir jamais volé. Toutefois, l’expérience montre qu’en dépit de ce que peut promettre le centre de formation, cela ne fonctionne pas. Il vaut donc mieux passer son brevet, acquérir de l’expérience, puis revenir en formation d’instructeur. ULMiste reviendra dans un prochain numéro sur les formations d’instructeurs, car les choses sont trop souvent présentées au néophyte sous un angle discutable.

 

• Matériel / équipement :

Fourni par l’employeur ou à se procurer.

 

• Organisation :

Travail régulier, toute l’année. Le gros de l’activité s’observe de septembre à mai, l’été étant souvent plus creux (les élèves sont en vacances et seuls les célibataires mettent à profit ce temps pour voler…). Ce sont alors les baptêmes qui prennent le relais. Le travail consiste en une alternance de séances en salle de cours et en vol, avec des élèves tous très différents les uns des autres. Pas d’horaires.

 

• Niveau de difficulté :  

Facile à difficile à la longue. En fait, comme pour toute activité d’enseignement, on ne devrait pas décider de devenir instructeur, mais s’y sentir destiné. Quoi qu’il en soit, l’expérience décidera assez vite : l’instruction n’est pas une activité que l’on peut ni doit poursuivre si l’on n’a pas la fibre. Aussi, ne surtout pas hésiter à mettre un terme à sa formation si l’on ne se sent plus la fibre ou que l‘on découvre, stagiaire, que c‘est plus difficile qu‘on ne croyait.

 

• Rémunération :

Plutôt faible, voire nulle. Sauf à être salarié (ce qui est rarissime), il est difficile de gagner sa croûte uniquement en instruction. Dans la plupart des cas il faut y allier de la vente de machines, de la mécanique, de l’organisation de voyages, des soirées crêpes ou autres pour s’en sortir. Cela est dû entre autres à la concurrence du milieu associatif, qui en France a le droit d’exercer la même activité qu’une entreprise, mais en étant exemptée de charges. L’argument inverse qui veut que cela permette, au moins, de maintenir des coûts de formation bas, n’avance pas à grand-chose. A quoi sert-il des former à la chaîne des pilotes dont seul un sur quatre, statistiquement, continuera de voler ? Si l’on pouvait vendre les formations au vrai prix à des élèves motivés, les instructeurs vivraient enfin de leur art et la qualité des formations s’en trouverait certainement augmentée. Dans le même temps, sans les associations, il y aurait au moins 6 fois moins d’écoles… le problème n’est pas simple et nous y reviendrons. Ajouter à la formation d’élèves la formation d’instructeurs génère en revanche une belle rentabilité, voire dans certains cas une rente…

 

• Statut :

Salarié en CDD ou CDI (très rare), travailleur indépendant qui facture ses prestations, ou à son compte.

 

• En activité principale :

Comme dit plus haut, la seule activité d’instructeur ULM ne permet que très difficilement de vivre. Ainsi la plupart des instructeurs qui ont fait de l’école leur principale activité théorique vivent en réalité de la location des places de hangar, de la vente de matériel ou d’activités annexes, (mécanique, retraite, etc.).

 

• Profil :

Si tu as les qualités du baptiseur, auxquelles on ajoutera une certaine culture aéronautique, une curiosité développée, un sens de la communication et des échanges humains, des aptitudes à la compréhension psychique (fussent-elles instinctives), un amour sans limite du travail bien fait et de l’envie de transmettre, une grande modestie et des capacités à te remettre en cause… si surtout, comme toute activité d’enseignant, tu montres des aptitudes à encaisser l’ingratitude, la mauvaise foi, l’injustice ou la diffamation, lorsqu’un élève estimera que sa formation est trop longue ou qu’il n’y arrive pas parce-que tu es mauvais (heureusement, la plupart du temps, la relation entre l’élève et l’instructeur donne naissance à une amitié sincère et durable), alors tu peux envisager de devenir instructeur pour exercer, à condition d’avoir devant toi de quoi vivre pendant quelques années…

 

• Il l’a fait :

Gaétan de Truchis, l’un des rares instructeurs professionnels à son compte ayant exercé l’instruction à titre d’activité exclusive : “de 2002 à 2008, en un total de 1697 heures d’instruction, non seulement je ne me suis jamais payé, mais cette activité m’a coûté 38 782 €. Fort heureusement je vis de ma retraite de banquier et je cesse l’instruction pour ne plus voler que pour mon loisir.” Sur la période citée, la seule instruction aura coûté à Gaétan 22 € de l’heure au tarif facturé de 90 €/h en moyenne. Il faudrait donc augmenter ce tarif horaire d’au moins 50 €, ce qui n’est possible que s’il n’y aucune association dans le secteur. Sans aucun parti pris, les faits le montrent. En vérité, si Gaétan avait volé au moins trois fois plus chaque année, ses comptes seraient moins catastrophiques. Mais encore faut-il des élèves.

 

Sol (et vol) : mécanicien

 

• Investissement de départ :

De 0 à 30 000 € minimum absolu (selon que l’on est salarié ou que l’on démarre un atelier).

 

• Niveau minimal exigé :

En plus de connaissances et d’un éventuel diplôme en mécanique moto ou bateau, des qualités de débrouillardise et d’adaptabilité font la différence. Il vaut mieux également être pilote pour pouvoir faire les essais en vol des ULM sur lesquels on sera intervenu.

 

• Matériel / équipement :

Fourni par l’employeur ou à se procurer.

 

• Organisation :

En général, travail tranquille à horaires fixes. De temps en temps une mission sur le site d’une panne rompt la routine. Si l’on est itinérant, c’est bien sûr tout différent.

 

• Niveau de difficulté :  

Selon son niveau de compétences. Globalement, plutôt facile s’il l’on est compétent. A la seule mécanique moteur s’ajoutent du montage de kits, de la révision ailes, cellules, etc. Des mises à niveau de compétences sont fréquemment nécessaires.

 

• Rémunération :

Plutôt faible, mais au moins équivalente à celle observable dans d’autres secteurs. Les pourboires sont parfois consistants.

• Statut :

Salarié la plupart du temps, ou à son compte, en sédentaire ou itinérant.

 

• En activité principale :

C’est possible et même fréquent.

 

• Profil :

Tu es bon mécano, tu t’adaptes à toutes les situations, tu sais remettre en cause ce qu’on t’a appris à l’école, tu sais écouter ceux qui savent par l’expérience plutôt que de rester dans tes théoriques certitudes, tu es habile de tes doigts et tu n’as pas peur de te remettre en cause, d’apprendre de nouvelles techniques, de potasser des bouquins alors tu peux tenter ta chance ! Si en plus tu sais lire, écrire et parler en anglais et français sans faire trois fautes par mot, tu es une perle rare et tu ne lis pas ce papier car tu marnes déjà dans un atelier !

 

• Il l’a fait :

Pascal Mallet. A 43 ans, Pascal vit de la mécanique ULM depuis plus de 15 ans. Venu de la moto, il a commencé à la base ULM de Montpezat, y a appris à piloter les trois-axes et les pendulaires, puis a passé deux ans chez AéroMaintenance à Cholet. A l’heure où ces lignes sont imprimées, il est en train de démarrer sa propre activité, dans le Sud-Ouest. La mécanique ULM l’a amené à vivre de belles expériences, notamment à Madagascar et en Afrique.

 

Sol (et vol) : commerçant

 

• Investissement de départ :

De 0 à l’infini (selon que l’on est salarié ou à son compte).

 

• Niveau minimal exigé :

Si l’on vend des accessoires, des compétences techniques sur les produits proposés et s’il s’agit d’ULM, une qualification instructeur est quasiment incontournable. En effet un vol de prise en mains est réglementairement considéré comme un vol d’instruction. Dans tous les cas, des qualités ou une formation de commercial sont bien entendu nécessaires.

 

• Matériel / équipement :

Fourni par l’employeur, ou si l’on est à son compte comme vendeur d’accessoires : un local, du stock, du matériel d’expédition, etc. Si l’on est à son compte comme vendeur de machines : un local sur un terrain, un espace d’accueil, au moins un appareil de démonstration (un aperçu de la gamme complète est préférable), du stock de pièces détachées, etc.

 

• Organisation :

Activité ouverte toute l’année. Des horaires fixes si l’on vend des accessoires, mais très variables si l’on propose des ULM. La transaction ne se termine pas une fois que la facture est payée, le service après vente prend beaucoup de temps et de moyens. Il faut prévoir une présence sur les salons, gérer les relations avec les media, visiter fréquemment les usines, se tenir à jour sur les nouveautés, faire de la veille concurrentielle, etc. La vente, surtout s’agissant de machines, est sans conteste l’activité professionnelle dans l’ULM la plus exigeante, contrairement à ce que l’on pourrait croire de prime abord.

 

• Niveau de difficulté :  

Élevé. Etre à la fois capable de trouver les bons produits, les connaître, en causer, en faire démonstration, gérer le client “jamais content”, sourire lors de chaque intervention en SAV, s’exprimer proprement à l’oral comme à l’écrit, avoir une bonne présentation et des compétences techniques, n’est pas donné à tout le monde. Par ailleurs, il faut savoir jongler avec les politiques commerciales des fournisseurs, qui ne sont pas toujours irréprochables : ventes directes à prix “boum boum”, délais d’approvisionnement en pièces détachées parfois aléatoires. Il peut arriver d’apprendre par un communiqué de presse que vous n’êtes plus revendeur...

 

• Rémunération :

Faible ou élevée, selon la pertinence des produits proposés et le savoir faire du commerçant.

 

• Statut :

Salarié ou travailleur indépendant (à la commission). A son compte si l’on est en mesure d’assurer les très lourds investissements nécessaires.

 

• En activité principale :  

C’est possible dans l’accessoire. Concernant la vente d’ULM neufs, la plupart des professionnels allient cette activité à d’autres : école, retraites, etc.

 

• Profil :

Tu as la bosse du commerce, tu es organisé, attentif au marché, tu sais te remettre en cause, tu as une bonne présentation (sans en faire trop, on est dans le loisir !), tu sais gérer un site Internet, organiser un plan communication, tenir une comptabilité, gérer un portefeuille client, entretenir de saines relations avec tes concurrents, tu es doué de tes mains et accepte de les plonger dans le cambouis. Le commerce ULMique peut être pour toi.

 

• Il l’a fait :

Emmanuel Laurent a démarré le commerce d’ULM en 1991, à 23 ans, au culot ! Il a vendu 5 Zenair 701 (dont il fut le premier importateur en France), à des clients confiants, avant de les payer au fournisseur ! Parti de rien (il squattait alors un lit de camp chez Patte à Viabon), Manu vit exclusivement de la vente d’appareils, livre aujourd’hui plusieurs dizaines de machines par an et vient d’investir plusieurs centaines de milliers d’Euros dans ses nouveaux locaux à Cholet. Selon lui, le commerce d’ULM neufs n’est possible que moyennant une grande “débrouillardise”, et quiconque voudrait se lancer là-dedans devrait, pour être confortable, pouvoir compter sur une autre source de revenus, bien que son histoire personnelle montre l’inverse..

 

Sol et/ou vol : constructeur

 

• Investissement de départ :

0 (salarié) à infini. Un constructeur de paramoteurs qui démarre aura un budget inférieur à celui qui voudrait proposer un trois-axes composite travaillé sous vide.

 

• Niveau minimal exigé :

Mécanicien s’il s’agit d’être salarié, ou ingénieur si l’on est soi-même constructeur. Nous causons bien ici de niveau et non pas de diplôme. Etre soi-même pilote n’est pas absolument indispensable, mais en ULM c’est un plus incontestable.

 

• Matériel / équipement :

Fourni par l’employeur, ou si l’on veut se lancer à son compte, fonction du type de construction envisagé...

 

• Organisation :

Horaires fixes en usine si l’on est salarié, infinis si l’on est à son compte en petite structure. Dans ce dernier cas il faut ajouter la conception de la documentation commerciale, les démarches administratives d’homologation, les essais en vol, la formation du réseau commercial, les salons, les relations presse, etc.

 

• Niveau de difficulté :

Pas plus difficile qu’un emploi manuel salarié “banal”, ou, si à son compte, prévoir de nombreuses et longues nuits blanches !

 

• Rémunération :

Plutôt faible eu égard au travail et aux responsabilités. Salarié, à négocier en direct auprès d’un employeur pas très riche...

 

• Statut :

Salarié ou à son compte.

 

• En activité principale :

C’est non seulement possible, mais souhaitable si l’on attend la réussite.

 

• Profil :

Tu sais te servir de ta tête et de tes mains... mais tu es, avant tout, motivé et passionné !

 

• Il l’a fait :

Jean-Michel Dizier, DTA. Pilote épandeur dans les années 80, Jean-Michel s’est construit sa propre machine, premier pendulaire au monde équipé d’un 912, pour travailler avec. Un copain lui a demandé la même, puis un troisième, etc. 20 ans plus tard, ce sont près de 60 copains par an qui veulent son jouet ce qui en fait le 2e constructeur français et certainement 5e mondial ! Avec 9 salariés, une gamme complète, des machines vendues sur la terre entière, voilà une quinzaine d’années que la fabrication de pendulaires est son activité exclusive.

S’il admet modestement que l’entreprise est bien plus complexe techniquement qu’il ne l’imaginait au départ, Jean-Michel ne regrette rien et refait tout pareil s’il le fallait ! Sa plus grande satisfaction est de voir ses machines partir sur la terre entière et de rester en contact avec ses clients.

 

Sol : personnel administratif

 

• Niveau minimal exigé :

Patience, compréhension, sourire, douceur, etc.

 

• Matériel / équipement :

Fourni par l’employeur

 

• Organisation :  

Très !

 

• Niveau de difficulté :

Très !

 

• Rémunération :

Pas très...

 

• Statut :

Épouse, compagne, maîtresse, flirt, cousine, fille de, nièce, ou tout simplement salariée.

 

• Profil :

Tu es souriante, efficace, aimante, éventuellement passionnée, organisée, patiente ! Tu acceptes sans rechigner ni chercher à comprendre de refaire 10 fois un devis et 12 fois une facture, l’ULM a besoin de toi ! Bien entendu tout ceci se conjugue également au masculin, pas de préjugé sexiste chez nous ! D’ailleurs, c’est souvent au masculin, nombre de pros ne t’ont pas encore trouvé(e)…

 

• En activité principale :

Possible.

 

Travailler dans l’ULM, c’est donc possible !

 

Vol et/ou sol : activités marginales

 

L’ULM permet également de gagner sa croûte par des moyens que nous nommerons “indirects” : agent d’entretien sur une base ULM (rare), auteur de livres, éditeur, journaliste pigiste, organisateur de voyages et autres manifestations, assureur…

 

A toi !

 

Nous avons ici listé les métiers dans lesquels près de 30 années d’expérience ont montré qu’il est possible de gagner sa vie. Plutôt modestement dans la plupart des cas, si l’on considère la rémunération que pourrait générer une activité comparable dans d’autres secteurs. De plus, nous avons vu qu’à quelques rares exceptions près, il sera difficile de n’attendre sa rentabilité que d’une seule activité. La plupart des professionnels sont tout à la fois des instructeurs, photographes, commerciaux, agents d’entretien, secrétaires, mécaniciens, barmen, psychologues, organisateurs de voyages, animateurs, etc. Mais, en dépit d’un niveau de vie parfois inférieur à la moyenne (pas toujours), la joie de travailler dans ce que l’on aime est aussi, sans conteste possible, une forme de rémunération. Dans l’ULM comme dans tout métier passion, on ne se contente plus que de travailler pour vivre. On vit aussi un peu pour travailler mais ce n’est pas aussi idyllique qu’il y paraît. Aller chez le boucher avec de la joie, de la satisfaction ou de la passion ne donne pas droit à un gros steak, mais après ? On ne vit qu’une fois !

Depuis près de 30 ans qu’il existe, l’ULM a vu passer de très nombreux professionnels et ceux des débuts qui ont tenu bon commencent à arriver à la retraite. Des perspectives de carrière existent donc !

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