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Editorial ULMiste n°10

Article paru dans ULMiste n°10, juin 2012

 

Putain, deux ans !

 

2 ans. 10 numéros. Près de 1 000 pages produites. Bientôt 25 machines essayées. Des dizaines d’articles techniques, pédagogiques, de reportages. Une quinzaine de voyages et destinations. Quelques articles de réflexion de fond, qui bousculent parfois le ronron habituel. Et, surtout, des milliers de lecteurs satisfaits qui nous écrivent pour nous le dire et s’abonnent en masse, sur tous les continents. Quelques lecteurs insatisfaits, que nous écoutons avec attention lorsqu’ils ont la gentillesse de nous exprimer directement leurs griefs. Beaucoup de futurs lecteurs qui ne nous connaissent pas encore, ce qui est d’autant plus encourageant que ULMiste, puisque c’est de votre magazine que nous causons, s’est placé très vite en tête du peloton des ventes en kiosques de la presse aéronautique, tous titres confondus.

A ce titre, toute la rédaction, ainsi que nos dizaines d’intervenants réguliers ou ponctuels, s’associe à moi pour vous dire un grand merci, à toi lecteur !

 

Depuis deux ans, nous apportons la démonstration que la presse papier peut vivre correctement et payer tous ses intervenants, dès l’instant qu’elle s’efforce de travailler avec franchise et sincérité. La franchise consiste à dire ce que l’on pense, la sincérité à penser ce que l’on dit. Dans un cas comme dans l’autre on peut se tromper, mais, au moins, il n’y a pas d’intérêt caché.  

 

Pourtant, au démarrage de ULMiste, bien peu auraient parié que nous tiendrions plus d’une année. Bien plus imaginaient, voire espéraient pour certains, que nous disparaitrions assez vite. Cela ne s’étant pas produit et ne s’annonçant pas, ils n’ont, pour ceux qui rêvaient le plus fort à notre échec, que pour seule solution que d’essayer de nous imiter, puisque nous démontrons que la formule est viable. Et tant mieux ! ULMiste se réjouit d’être devenu, en très peu de temps, le modèle à suivre. Que nous ne soyons plus « le seul magazine 100% ULM Â» n’est qu’un point de détail et même, en l’occurrence, qu’un vernis. Pour nous, ce qui compte avant tout est le fond. Que même la presse « avion Â», quand elle évoque l’ULM, puisse commencer à prendre en compte la masse à vide des ULM lors de ses essais, par exemple, après avoir été jusqu’à ne pas hésiter à écrire que l’on pouvait (voire devait), en faire fi, est un progrès. Que ces essais prennent en compte des aspects plus pratiques de la gestion de la machine, plutôt que de se contenter de n’évoquer que les qualités de vol, est une avancée, pour vous, pour nous tous, qui sommes susceptibles d’acheter ces jouets. En bref, que l’on comprenne que l’ULM est un aéronef à part entière, qui a sa raison d’être et doit trouver sa place dans nos cieux, sans haine aucune envers les autres animaux qui y évoluent mais au contraire en démontrant les qualités propres à chacun d’entre eux, est l’un des axes centraux de l’existence de ULMiste et nous nous félicitons de voir les premiers fruits de notre travail.

 

Si nous avons donc des raisons de rester optimistes quant à l’avenir de votre magazine, des zones d’ombre persistent sur l’avenir de l’ULM. Au-delà des diverses menaces contre lesquelles la FFPlUM lutte efficacement depuis longtemps : règlementaires, « environnementales Â» ou liées à l’intolérance grandissante de notre société individualiste, nous observons avec préoccupation ce qui constitue à la fois des évolutions et des stagnations. Offre de machines basiques (donc peu chères) qui se tarit, peu de renouvellement dans les clubs (on y voit toujours les mêmes têtes – au demeurant sympathiques - depuis quinze ans), stagnation du nombre de réels pratiquants (ceux qui possèdent leur machine et la font voler, participant donc à l’essor économique de l’ULM), trop de machines qui ne sortent jamais du hangar… Mais aussi, stagnation du nombre d’écoles, de moins en moins de voyages organisés, de plus en plus de pilotes qui abandonnent l’activité une fois le brevet en poche et, au final, un nombre d’ULMistes qui n’évolue guère, quoiqu’on en dise. Que la FFPlUM ait triplé ses effectifs en une quinzaine d’années est un fait. Mais si l’on considère qu’au moins un tiers pratiquait déjà mais n’adhérait pas à la fédé et que le restant, venant de l’avion, se joint à l’ULM par dépit plus que par conviction, force est d’admettre que les effectifs des pilotes ULM stagnent depuis quinze ans.

 

Parce que ULMiste n’est pas seulement le relais d’une actualité par ailleurs fort excitante, mais aussi, voire surtout, une force de proposition, nous allons continuer à militer et agir pour le développement de l’ULM. Celui que nous aimons. Celui qui n’a pas besoin de se justifier, qui n’a pas honte et qui n’oublie pas que l’ULM, c’est 6 classes et non pas seulement celle qui ressemble à l’avion sans en avoir les avantages. En cela, nous restons uniques.

 

2 ans ! 10 numéros !

 

Merci !

 

Pierre-Jean le Camus

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