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Aveyrolacs 2012

Article paru dans ULMiste n° 12, octobre 2012

 

L'ULM hyrdo, c'est le Panat !

 

7, 8 et 9 septembre, rassemblement ULM hydro en Aveyron

 

Pierre-Jean le Camus

 

Bien sûr, il faut prononcer « panate ». Amuse-toi à dire « pana » et tu seras irrémédiablement et définitivement catalogué comme un « parisieng », ce qui ici comme ailleurs n’est point une qualité. Villefranche-de-Panat est une commune de 800 âmes située en Aveyron, sur le territoire dont les brebis peuvent donner leur lait pour le Roquefort. Niché à 720 m d’altitude, ce bourg résiste à la désertification rurale, du fait notamment que l’environnement montagneux interdit la construction de ces voies rapides qui rapprochent les villages des grandes villes mais les transforment en dortoirs sans âme. A Villefranche, malgré la modestie du village, on trouve encore tous les commerces et services dont on a besoin, prêt à porter compris !

Son lac, mis en service en 1951 par EDF, constitue aujourd’hui son principal attrait, surtout en ce qui nous concerne ! Il est aussi la richesse du village, qui compte sur ses atours pour ramener les nombreux vacanciers qui font tourner les affaires l’été venu.

Onze ans avant que EDF n’électrifie la région grâce à ce lac mais aussi aux deux autres des trois lacs du Lévezou (Pareloup et Pont-de-Salars), un certain Désiré Crayssac, génial inventeur, auteur entre autres du moteur rotatif (brevet cédé à Gnome et Rhône), avait déjà éclairé le bourg en exploitant la rivière Alrance. Aussi, quand son petit-fils et enfant du pays, Paul Dellac (voir ULMiste n°7), ancien mécano navigant sur Transall, actuellement contrôleur qualité chez Airbus et instructeur ULM de longue date, décide de développer l’ULM hydro sur le lac, c’est tout naturellement que le maire, Pierre Raynal, lui déroule le tapis rouge. Une ancienne base nautique, équipée de tout le confort requis, est réquisitionnée en 2007 et depuis Paul donne des baptêmes l’été et des formations sur demande. Pour le rassemblement hydro dont il est aujourd’hui question, la mairie offre des navettes pour faire le lien entre le lac et la piste terrestre située à un kilomètre, des voiturettes électriques pour les petites courses, etc. Pendant ce temps, Paul met à disposition l’immense maison familiale construite par le grand-père, qui pour la circonstance abrite les nuits de la quasi-totalité des pilotes présents. Bref, l’hydro ULM est ici comme un coq en pâte. Et tant mieux !

 

Au cours du week-end, on compta seulement trois ULM sur flotteurs (amphibies précisément) et une quarantaine de machines à roues, soit une bonne centaine de personnes en tout. Rassembler autant de monde uniquement autour de l’attrait pour l’ULM à flotteurs est encourageant pour la suite. En y ajoutant la création récente du PNVH (Pôle nationale vol hydro) par Pierre-Henri Lopez, présent bien sûr, ainsi que les actions désormais intelligentes de France hydravion, on ne peut que s’imaginer que si la mayonnaise ne prend pas, c’est qu’il n’y a décidemment aucun intérêt, à part le plaisir de se poser sur l’eau, qui devrait suffire. Il y a 25 ans, nos rassemblements hydro ULM réunissaient une trentaine de machines, soit près du double de toutes celles que l’on compte aujourd’hui en France…

 

Le Seamax brésilien aurait des airs de Petrel monoplan…

 

Depuis notre dernière visite en 2007, le Weed « ten years » de Paul a reçu des flotteurs amphibies et un moteur Simonini de 90 cv qui lui donne un taux de montée respectable. Ne reste plus qu’à lui poser un entoilage refait pour qu’il soit comme neuf !

 

Le Corsario amphibie, lui aussi brésilien, est mu par un Rotax 618, à la grande satisfaction de son équipage, venu en vol de Salon-Eyguières. C’est la machine qui aura le plus volé au cours du rassemblement. Telle l’albatros, cette machine est bien plus gracieuse en l’air qu’au sol.

 

La piste terrestre, dûment homologuée, n’est autre qu’un champ fraîchement moissonné. Toutes sortes de machines sont venues se poser, pendulaires et trois-axes. Essentiellement des régionaux, mais aussi un Normand et quelques-uns du sud-est.

 

Jérémy Caussade, l’un des initiateurs de l’association Réplic’Air, qui reconstruit à l’identique le MS type G de Roland Garros pour commémorer la première traversée de la Méditerranée, est aussi un des piliers de Air Des Lacs. Il fut donc au four et au moulin tout au long du rassemblement.

 

Pierre Raynal, le maire du village, sans lequel l’hydro sur le lac et ce rassemblement ne seraient pas possibles. A sa gauche, Dominique Méreuze, qui cumule 80 000 kilomètres par an pour être de tous les bons coups !

 

Paul Dellac présente ses projets et remercie les participants, les invitant à continuer de déguster la salade de gésiers que suivra l’aligot (on se respecte, ici). Debout à droite, Fanny et Nicole, respectivement sa sœur et son épouse. Elles n’ont cure de l’ULM mais se sont mises en quatre pour faire manger, boire et dormir tout ce petit monde, dans un esprit bon enfant et avec le sourire. On n’en fait plus, des comme ça… Merci les filles !

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