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15 janvier 2011

 

Alors comme ça, l’aviation légère serait une grande famille, qu’ils disent. Qui dit ça, que demande le Gédéon ? Justement, on va y répondre et on va bien rigoler, tiens…

Bon alors, entendons-nous et pour faire ce, définissons. En gros, la famille, on peut lui coller un aspect technique, aux règles indiscutables et un autre, bien plus amusant car il tendrait plus vers la métaphysique, voire même, faisons-nous peur, l’ontologie… tu peux rester, personne ne t’a insulté !

 

Bon alors, donc, techniquement, c’est quoi donc qu’une famille, que là le Gédéon mettra tout le monde d’accord ? C’est qu’on a des parents en commun, des frères, des sœurs, des cousins, des tantes, (dont certaines en ont), enfin bon bref, à des degrés divers et de façon plus ou moins lointaine, des ancêtres communs.

 

Bien.

 

Et alors, sur la suite, l’autre aspect, là, on va y venir, mais avant de poursuivre, arrêtons-nous un petit (voire grand) moment sur cette technicité familiale et reportons-nous sur notre petite aviation. Ainsi donc, toutes les disciplines de l’aviation auraient des parents en commun ? Ah ! Où ça donc, que demande, comme ça, Biyanvrac ? Pour rester concentrés sur le sujet, où ça que y’aurait des parents en commun entre, donc, l’ULM et l’avion ? Dis-y voir, pour voir ! Ah, tu vois bien ! Non, tu vois pas ? Viens voir : bon, Lilienthal, Wright, Mermoz, Ader, tout ça, ok. On peut décider que ce sont nos ancêtres communs, que c’est grâce à eux qu’on vole et tout. Dans une mesure certaine, ce n’est pas faux, ils ont montré la voie à partir de laquelle d’aucuns se sont éventuellement créé leurs petits chemins de traverse. Sauf que, depuis iceux, il s’est passé du temps et deux guerres, y’en a des, de ces ancêtres, qui s’en souviendront, paix à leurs âmes. Et alors donc, pendant que, au sortir des, l’aviation légère ne vivait qu’à coups de subventions publiques pour faire éclore les guerriers aériens de demain et autres conducteurs de bus, voilà que, bien plus tard, des beatniks mal barbus tractaient des cerfs-volants sur des plages australiennes et californiennes.

Et crac, elles sont là, les filiations. Que peut-être en effet il y a des ancêtres mutualisés loin là-bas, mais dans l’histoire immédiate qui fait ce que sont les familles, avec leurs règles spécifiques, leurs codes, leurs façons de voir les choses, de manger et de voter, l’ULM et l’avion, n’ont rien à voir. Comme le Breton et la Laotien, tiens, qui descendent tout deux du singe ou d’Adam selon sa religion, mais qui, dans les faits, ne se ressemblent plus tellement… Ça te plaît pas ? C’est pas la question, on est dans le factuel, mais voyons voir, donc, le discutable, que c’est là qu’on se marre.

 

Alors bon donc, finalement, on a d’un côté l’aviation légère, qui se définit ainsi et n’est devenue un loisir que pour la seule portion congrue qui reste. De l’autre, une nouvelle forme d’aviation, qui se veut exclusivement dédiée au loisir. Le Gédéon ne pose pas ici une échelle de valeur, il explique.

 

Et la famille, alors, que tu te demandes ?

 

Ben voilà, la famille, du coup, tu vois qu’elle existe, mais alors de loin, comme le Breton et le Laotien, voilà. Les codes ne sont plus les mêmes, l’habillement, les règles de politesse, les habitudes, les jouets, la façon de s’en servir, tout ça. Et ne fait pas dire au Gédéon qu’on se déteste par obligation, nenni ! On peut s’aimer. On s’aime. Mais on n’est pas du même moule. Point.

 

Et voilà que y’en a des qui, tout à coup, viendraient t’expliquer que « mais si, on est une grande famille, embrassons-nous » ! Puisqu’on parlait du Laos et que vu d’ici c’est pareil, le Gédéon t’offre à méditer ce proverbe chinois : « quand tout va bien on peut compter sur les autres. Quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille ». Bien. C’est donc quand ça va mal qu’on reconnaît sa famille. Que, finalement, elle gagne une certaine légitimité, au-delà de toute notion génétique. Voire, qu’elle peut se créer, sans aucun lien de filiation quelconque. Or, qu’observons-nous, entre l’ULM et l’aviation légère ? Que quand ça allait mal pour nous on était des sidéens et ça s’observe encore sur les dossiers chauds du moment, comme par exemple l’accès aux aérodromes ou le maintien des règles actuelles. Que quand on se cassait la gueule velu en direct, sous les commentaires du Jean-Claude Bourret, les autres de la « famille » enfonçaient le clou et exigeaient l’échafaud ! Et voilà que tout d’un coup, depuis que l’ULM a montré que tout va bien pour lui, merci, les voilà qui déboulent « on est une grande famille, embrassons-nous ! »

Enfin bon, « embrassons-nous » se résume surtout à prendre du pognon s’il y en a et à condescendre à voler sur nos machines, à la condition expresse, faut pas déconner, que ça ressemble aux leurs et qu’on adopte leurs codes. Et voilà donc la presse, par exemple, la presse. Celle-là qui, justement, nous tapait dessus allègrement, nous traitait volontiers de parias, voire, tout simplement, nous ignorait, qui s’en vient bouffer dans la bonne gamelle de l’ULM, vu que chez eux il ne se passe plus rien.

Parce que ça va bien, on est la famille. Que quand ça allait mal, quand, comme dit, ça va encore mal aujourd’hui, ou lorsque, demain, ça ira très mal peut-être, tu verras que les ceux-là, affirme le Gédéon, redeviennent et redeviendront des « autres », ceux qui ne sont là que quand ça va ! A l’inverse, on notera que l’ULM, lui, soutient sa grande famille même quand ça va mal pour les « autres », que pour éviter de lister on rappellera simplement que la patron du collège des fédérations aéronautiques est avant tout le patron de celle d’ULM !

 

Alors, famille, admettons. Mais restons lucides. Sans haine, hein, va pas te tromper. Mais justes. Et le fait qu’un mag ULM accepte de laisser le Gédéon rappeler ce petit fondamental est un signe fort de son implication active pour la préservation de notre petite famille à soi. Les autres familles s’occupent très bien (ou mal, d’ailleurs), d’elles-mêmes, n’allons pas, au contraire d’elles, marcher sur leurs platebandes. Qu’elles soient belles ou non. Que pendant que tu es chez ton voisin (ou cousin, d’accord !), tu n’es pas à t’occuper de ton jardin. Et ton jardin se meurt. Donc la presse ULM cause d’ULM. La presse avion cause avion. Et tout le monde s’en portera mieux, merci, surtout elle, que leurs lecteurs, eux, s’en balancent de la famille et commencent à être fatigués qu’on leur cause d’avion sans permis ! Mais disons-le ! Que ça, oui, c’est famille ! « Cousin, occupe-toi de tes enfants avant de venir laver le cul des miens », n’est-ce pas amour familial ?

 

ULMiste est le seul organe à publier un tel discours et pour montrer son adhésion, Biyanvrac s’abonne et regrette, tiens, qu’il n’y ait pas d’abonnement de soutien. 22 € pour préserver nos acquis sans opportunisme mais avec passion, c’est pas cher payé…

 

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