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8 avril 2011

 

« Une idée devient une force lorsqu’elle s’empare des masses ». Le Gédéon va baser son élucubration du trimestre sur Marx. Karl. C’est un allemand, certes, il n’a rien inventé, ok, mais ça ne suffit pas à considérer qu’il avait tout faux, que dit Biyanvrac. Et alors, ce Prussien-là avait basé son discours sur la lutte des classes, tiens, que peut-être bien, avec un minimum d’imagination, on pourrait se dire qu’il causait d’ULM.

 

En gros et en petit, l’idée est que la société est divisée en classes qui luttent chacune pour leur survie. Or, dans la jungle sauvage qu’on vit dedans, dirait le Gédéon, survivre signifie dominer. Si. Que tu le veuilles ou pas, c’est un fait. Où, dans la nature, à quelle époque, sous quelle latitude, exista-t-il une espèce, donc une classe, qui ne dût point âprement lutter pour survivre en dominant ses semblables ? Semblables, certes, mais aussi, voire surtout, dissemblables. En commençant par les plus petits, bien sûr, que sinon on n’y arrivera jamais. Que le plus petit, il le cherche, aussi, à l’aspirant dominateur : « t’es plus beau que moi, ton nid est plus gros que le mien, ta femelle est bonne, je veux ta place ». Et alors, ainsi se justifie, aux yeux du nanti, pardon, du dominant, sa domination. Elle devient légitime, puisqu’elle est défense de ses acquis. L’autre aussi, tu diras. Le petit défend ses acquis, à savoir le droit de fermer sa gueule et rester à sa place, le grand défend ses acquis, c’est-à-dire tout le reste. Bon.

 

Le rapport avec l’ULM ?   

 

L’ULM, si des fois t’avais pas vu, est divisé en classes. Paramoteur, autogire, pendulaire, avion sans permis, tout ça. Qu’on te dit que ces denrées-là cohabitent et que ça va bien, mais qu’en fait, tu le vois bien, c’est pour le moins plus nuancé. Les paramous veulent juste voler autour de la voiture au bord du chemin. Les pendulaires vont et viennent, guère plus loin. Les trois-axes rêvent de tours du monde et de monde autour, tandis que l’autogire, lui, vibrotte au doux son des énergies fossiles qui s’y engouffrent à foison.

Et alors donc, tout ça, il paraît que ça fait une famille. Bah oui, un peu comme on a une Nation : plein de gens différents auxquels on dit « maintenant vous êtes frères », juste parce qu’on les force à parler la même langue.

 

Mais en vrai, ce n’est pas aussi simple, que dit le Gédéon, qui se contente d’observer, tu le vois bien, toi aussi. Que en fait, donc et constatamment, ces classes d’ULM, elles auraient comme une tendance à s’observer en chien de machin, dans le genre… le pendulaire est légitimiste et se prétend, à force qu’on le lui dise, le vrai ULM. Ce n’est pas absolument exact historiquement, mais ce n’est pas le sujet. Le paramoteur se sent plus proche du vol libre selon les uns, de l’ULM pour les autres et qu’en vrai, il est surtout très proche du paramoteur et se suffit à lui-même. Le trois-axes, quant à lui, se compose de tant de variantes qu’il est difficile d’y voir une quelconque unicité, mais en tous cas, ce serait la classe d’ULM la moins soudée, intrinsèquement. Elle n’attend même pas d’avoir à se battre contre d’autres classes qui ne lui ressemblent pas, tant elle est prise dans ses luttes légitimistes de « t’es trop lourd, t’es trop beau, t’es trop cher, t’es pas assez équipé, t’es trop truc… T’es, surtout, pas à moi ». Qu’en vérité et pour digresser quelque peu, ce sont surtout les pauvres, qui volent avec des trucs de base, qui dénigrent les autres, qui volent cher, souvent au-dessus de leurs besoins ou même de leurs moyens. Mais chacun fait ce qu’ils veulent. Pour les réconcilier, il faudrait leur donner à tous des jouets de riches, puisque, comme disait Desproges, « les aspirations des pauvres ne sont pas très éloignées des réalités des riches ». Mais on digresse, on s’égare.

 

Bon, alors donc, l’ULM est fait de classes qui luttent. Au contraire de ce que disent les ceux qui théorisent et manifestent (font manifester les autres, surtout), ils se sont pas là pour uniquement conserver leurs « acquis », oh que non. Ils veulent surtout la place des celles qui les dominent. Bah si ! Au départ, répétons, les grands dominent. Puis on a dit aux petits : « ne vous laissez pas faire ! » Bien joli, comme idée, mais qu’est-ce que donc que ne pas se laisser faire quand on te tape dessus, sinon taper à ton tour ? Esquiver les coups, c’est déjà bien, mais ce n’est qu’une étape sans la stratégie globale du projet final : taper à son tour.

 

Et alors bon, donc, ce qui fait qu’on lutte, dirait comme ça le Gédéon, c’est que, précisément, on n’est pas pareil. Pas qu’on a pas la même gueule ni le même usage, à la limite on s’en fout de ça. Ce qui fait la vraie différence qui génère des luttes de classes, ce sont les droits. Si les droits divergent, les lésés se plaignent.

Or, dans l’ULM et depuis 1998, il y a bien inégalité des droits. Qu’on te dit comme ça que mais si, l’ULM est un, indivisible, unifié, grande famille, tout le tremblement. Alors que pas : les paramoteurs n’ont pas les mêmes droits que les autres comme par exemple ils peuvent pas aller sur les aérodromes contrôlés et certains droits en plus comme par exemple ils sont par emmerdés avec leurs trains rentrants. Les autogires sont plus puissants et pas chargés pareil. Les pendulaires passent au travers des modifications en cours pour le paramou alors que le problème est le même. Les trois-axes ont plein d’emmerdes mais le droit, s’ils ressemblent à des avions, d’aller à peu près où bon semble à ceux qui accordent arbitrairement le sésame. Donc, inégalités. D’où, lutte des classes.

 

Et voilà que, plutôt que d’essayer d’harmoniser ou plutôt, de scinder comme ça aurait du être fait dès le début, voilà qu’on te met un hélico là-dessus. Que là, avec cette image de truc de nanti, ça va lutte des classer à mort. Et Biyanvrac pèse ses maux. Ce truc-là, qu’il n’est ni pour ni contre comme il le dit depuis des années, le Gédéon y voit qu’il sera le marqueur de la fin du début de la fin déjà perceptible.

 

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