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1 mai 2008

 

« Quand un homme ne peut croire ce qu’il trouve absurde, ce n’est pas de sa faute, c’est celle de sa raison. » Rousseau

 

Le Gédéon, il voulait encore en ressortir une petite série sur les perles de la réglementation, qu’il s’aperçoit qu’il y a un truc qui mérite une chronique complète. Ce truc, le voici, c’est l’indicatif radio différent de l’identification machine, et que tu n’as pas le droit de le faire figurer sur ta machine !

 

Ah, tu te régales d’avance, que tu te demandes toi aussi comment c’est possible une connerie pareille ? Voici.

 

Pour expliquer le truc, il fait faire un peu d’histoire, manière de voir d’où et comment c’est possible. Le truc, c’est que donc, un ULM, ça n’est pas immatriculé. Seuls les aéronefs certifiés, c'est-à-dire munis d’un certificat de navigabilité, ont le droit d’être immatriculés. C’est comme ça que, par exemple, dans presque tous les pays du monde sauf la France, les « ULM », ils sont immatriculés, puisque plus ou moins certifiés. Bon. 
 

En France, non, que grâce à un fonctionnaire, qui à l’époque avait tout compris, les ULM ne sont pas certifiés, en France. Donc pas immatriculés. Toutefois, on les identifie, pour pouvoir les recenser, et aussi savoir qui a fait le con au-dessus du village.

 

Au départ, d’ailleurs, les ULM n’étaient cantonnés qu’au tour du village, et que même le Gédéon en est resté à cet âge-là, et s’en porte très bien, merci. Les aérodromes, interdits, les aérodromes. Ce n’était et n’est toujours pas inscrit noir sur blanc dans les textes, mais c’était une espèce de règle tacite, et que du reste les ULM étaient très contents avec ça, eux qui voulaient justement s’en affranchir, des aérodromes. L’ULM, c’était à la maison, point. Seulement, un jour, y’en a des, ils ont quand même voulu y aller, sur les aérodromes, justement parce que ceux-là, ils faisaient de l’avion (si tu suis), et que du coup ils voulaient rester chez eux. En 1988, on a pondu une loi qui les interdisait sur les aérodromes munis d’une percée IFR, et que du coup, c’est devenu une loi qui les autorisait sur tous les autres, tiens, youpi !

 

Mais alors bon, ces aérodromes, y’en a des, ils étaient contrôlés, que tu vas voir le billet du 27 avril pour savoir ce que ça veut dire. En tous cas, ça veut dire qu’il faut une radio. Ah, mais là, gros problème, pour les ceux qui décident, et dont la structure mentale fait qu’ils doivent impérativement tout faire selon les schémas qu’on leur a appris, à l’école de ceux qui décident des choses de l’avion. Le problème, c’est que d’un côté les ULM ne sont pas immatriculés, et que de l’autre, il faut quand on cause dans le poste annoncer son immatriculation selon les normes internationales, « Fox » pour France, suivi de 4 lettres. Bien emmerdés, qu’ils étaient, les types ! Et là, grandiose, tu vas voir ! Plutôt que de décider qu’on continue de pas faire comme les autres, et qu’ils ont qu’à annoncer leur indentification ULM à la noix (département d’attache plus deux ou trois lettres), non, on te leur a dit que « bon, alors, vous aurez à partir de dorénavant un indicatif radio qui ressemble à ceux des avions. » Le Gédéon te passe le détail du truc, on en causera une autre fois. Mais alors, encore plus grand, interdit de faire figurer cet indicatif sur la machine !

 

Et là, les contrôleurs, emmerdés qu’ils sont les contrôleurs ! Normalement, pour savoir à qui ils causent, ils zieutent avec leurs jumelles l’immatriculation qui est sur le flanc de l’avion. L’ULM, on lui a dit de mettre son identification sous l’aile, parce qu’au départ il était conçu pour être reconnu d’en dessous par le piéton délateur, et pas du côté par le contrôleur dans son mirador. Du coup, pour pas qu’on le prenne pour un avion, ni qu’on mélange entre l’identification et l’immatriculation, on lui a dit « stop, pas mettre deux identifications, c’est pas possib’ ». Tu peux faire une pause si tu veux, que si t’as suivi jusque-là tu la mérites.

 

Ça va mieux ? Bon. Oh, et puis concluons, tiens, que c’est marre pour aujourd’hui, et que le Gédéon doit aller s’occuper de ses pommiers. Tout ceci a une conséquence, quand même, que le Gédéon il en est bien content. Dans le tour de piste de certains aérodromes contrôlés, tu reconnais les ULM qui ressemblent à des avions au fait qu’ils se dandinent stupidement !

 

Ben oui, parce que le contrôleur, qui ne peut pas s’assurer de visu que c’est bien à lui qu’il cause, il fait au gars, comme ça : « Fox Juliet Yabon-Whisky-Coca, si c’est à vous que je cause, battez trois fois des ailes ! »

 

On n’a pas fini de rigoler !

 

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