3 mai 2008

 

Bon, le Gédéon continue de scruter la réglementation, pour son très plus grand plaisir, que c’est vraiment fendard cette affaire-là. Voilà, par exemple, le texte introductif à la définition de l’ULM, raconte, comme ça, que l’ULM doit être : « Faiblement motorisé, de conception et pilotage simples, d’un entretien simple aussi », et on va s’arrêter là pour le moment.

 

T’en a vu, toi, des ULM faiblement motorisés ? Par rapport à l’avion, ils sont tous vachement motorisés, oui, les ULM, si on regarde le rapport poids puissance ! Si tu prends un paramoteur, le plus ULM des ULM - ah ben si quand même - par exemple, et que tu compares ça mettons à un Cessna 152 que y’en a plein les hangars, pour être au moins aussi motorisé que le paramoteur, donc, le 152, il lui faudrait dans les 600 cv, c'est-à-dire un rapport à vide un peu supérieur à 1cv/kilo. Bon. D’ailleurs, la fédé ne s’y trompe pas, qui s’appelle FFPlUM, ce qui signifie Fédération française des planeurs légers ultra motorisés, ou un machin dans le genre…

 

Bon, pour la puissance, il faudra repasser un peu plus tard, merci. Dans le même temps, vu que les ULM veulent être de plus en lourd, mais que la puissance est limitée à 80 cv, on va finir par y arriver, à être faiblement motorisé…les ULM lourds se dirigent donc tout droit vers la légalité, ovationnons-les, et merci !

 

Donc, pour la motorisation, tant qu’on ne sait pas si c’est une valeur relative ou absolue, ça ne veut rien dire, puisque même l’absolu 80 cv devient 100 de temps en temps, et 120 pour certains...

Dans le genre relatif ou absolu, le côté « simple » de la conception, du pilotage et de

l’entretien, là, c’est carrément grand ! Ben si, regarde. Ça veut dire quoi « simple » ? Dans un contexte historique, ou même humain, rien du tout ! A cause que ces deux notions ont comme une tendance à évoluer, dans le temps et dans l’espace. Quand on a inventé la roue tu crois que les ceux qui voyaient ça ils trouvaient que c’était simple, toi ? Vachement peur, oui, qu’ils avaient, de cette diablerie, comme les chiens encore de nos jours ! Ben, paf ! Aujourd’hui, la roue, y’a rien de plus simple !

 

Alors bon, y’en a des, ils disent qu’un truc de conception simple, c’est, par exemple, des tubes boulonnés avec une toile chaussette. Ah, oui, alors pourquoi donc que si c’est si simple on l’avait pas fait avant ? Et pourquoi donc que ce qui serait simple de conception ne l’est plus, mais alors grave plus du tout de chez rien, au moment d’en faire l’entretien, qui doit lui aussi être simple ? Là, le Gédéon, il ne sait plus ! Ben oui, si tu prends le composite, que on dit que soi-disant c’est pas simple de conception, par exemple, ben le composite, l’entretien du, il se résume à un coup de chiffon quand tu t’as cinq minutes, alors que le tube boulonné, lui, il faut y aller, trouver des criques et des ovalisations, que si tu fais ça sérieusement ta prévol dure des heures !

Donc bon, l’histoire du « simple », c’est, en plus d’être tout relatif, carrément contradictoire, tiens ! Et démerde-toi avec ça.

 

Ah oui, il y a le pilotage, aussi, qui doit être simple. Alors là, pour le coup, le Gédéon est scié. Scié parce qu’il n’a jamais vu un seul aéronef au pilotage « simple ». Quoi, t’en as vu, toi, des trucs au pilotage simple ? Ah oui, le Pou du ciel, à ce qu’il paraît… Mort de rire, qu’il est, le Gédéon, que une fois que t’as vu ces machines par vent de travers, le pilotage simple, t’y crois plus tellement, ou si ?

 

Donc, la prochaine fois qu’il ira faire le tour de son bois, le Gédéon, il saura qu’il est un dangereux hors la loi, parce qu’il vole sur un truc ni sous motorisé, ni simple…et ça lui fait une belle jambe !

 

Faudrait quand même qu’ils sortent un peu, les ceux qui font des lois, non ?

 

« La simplicité est la sophistication extrême ». Léonard de Vinci.