2 mai 2008
Le 30 avril, le Gédéon t’a causé de la saga des copies de Zénair 701. Tu as compris qu’il y avait là des conflits, et que d’ailleurs on va en entendre parler, dans les mois qui viennent…
Voyons aujourd’hui, que si ça t’intéresse pas tu peux passer à autre chose, une véritable histoire de famille, qui s’est déroulée sans (trop) de pleurs. Si tu regardes les photos qui illustrent ce papier, tu as compris de quoi on va causer. En revanche, si tu ne vois pas le rapport entre ces trois machines, lis ce qui suit, que tu vas pas t’en remettre, peut-être. Le Storch, le CT et le Sinus ont des gènes en commun !
En 1991, Diego Rodaro dessine un petit avion au fuselage composé d’une poutre, donc technologie « ULM », mais avec un look plus « avion ». Il sera commercialisé sous le nom de « Rodaro Storch », et connaîtra un succès immédiat, du fait qu’il dénotait des ULM habituels, avec ses ailes et empennages « solides » en lieu et place du tissu de « toile cirée ». Le nom est un hommage au Fieseler Storch, connu pour sa visibilité et ses capacités ADAC, qui signifie STOL en français (Atterrissage et DécollAge Courts). Bon, pour la petite leçon de français, c’est fait. Voyons la suite.
En Yougoslavie, à l’époque ça s’appelle comme ça, que désormais on sait toujours pas comment dire, une petite boîte nommée Pipistrel (chauve souris), fabrique des chariots pendulaires (dont le Gédéon recausera, tiens). Ses animateurs sont branchés vol à voile. Ils prennent l’importation du Storch en 1992, et commencent à essayer de le transformer en planeur. Ça prendra quelques années, mais voici venu le Sinus, dont le prototype n’était autre qu’un fuselage de Storch auquel on avait greffé des ailes de…planeur, tiens, tu suis ou pas ?
Bon, après, le fuselage et tout a évolué, la dérive est passée en « T » façon planeur, puis tout. Plus aucun rapport avec le Storch, donc, mais issu de quand même. Et alors bon, ce qui est marrant, c’est que lorsque la Pipistrel team a voulu refaire un avion à partir du Sinus, c’est devenu le Virus, qui est donc cousin du Storch.
Rodaro, lui, a entre temps refourgué son Storch à Fly Synthesis, et s’amuse sur sa planche à dessin, peinard. Il optimise son Storch, réduit la traînée de culot en grossissant le fuselage, il vire les haubans, plus deux trois autres conneries. Il ne peut pas le construire en série. Il refourgue donc le dessin à une boîte allemande, qui après le delta et le parapente, se lance dans le composite avec des ailes delta rigides Extasy : Flight Design, qui a lourdement investi dans la fabrication composite en Ukraine. Le truc deviendra le CT, pour « Composite Technology », et voilà l’histoire. Cherche pas sur Internet, tu trouveras rien là-dessus, que visiblement y’a des malaises, mais ça le Gédéon s’en fout, il t’a prévenu qu’il raconte n’importe quoi…