Electricité autonome sur mon terrain !
Article paru dans ULMiste n°9, avril 2012
La fée électricité ne s'est pas penchée sur le berceau de toutes les bases ULM
Jean-Christophe Verdié
Certains hangars ULM, du fait de leur situation au milieu des champs, ou tout simplement au fin fond du terrain d'un aérodrome, ne disposent pas de la fourniture d'électricité à proximité immédiate. Quand ils ne sont pas tout simplement impossibles, le coût des travaux à envisager pour le raccordement à la "civilisation" et faire courir les précieux câblages sur quelques centaines de mètres ou plus, jusqu'au hangar, s'avèrent souvent peu envisageables. Faut-il pour autant se résigner à s'éclairer à la lampe de poche ou à déclarer forfait et filer à la maison dès le crépuscule ? Par ailleurs, la vie "moderne" nous affuble de tout un tas d'accessoires voraces en énergie tels téléphone portables, smartphones et autres tablettes tactiles ou GPS qui ont régulièrement soif de courant dans la journée. Avoir de quoi s'éclairer, faire fonctionner une radio VHF, un peu d'audio/vidéo à l'occasion, un ordinateur portable avec un accès internet sans fil (météo, NOTAM, visionnage des photos et vidéos prises en vol), une petite station météo complétée d'une webcam qui vise la manche à air, utiliser du petit outillage électrique pour les bricoles sur la machine, tout cela peut radicalement améliorer le confort et la convivialité du lieu. Il peut également s'agir d'alimenter un système d'alarme ou simuler une présence plus régulière avec des lampes qui s'allument toutes seules à des moments déterminés. Enfin, pouvoir recharger sur place une batterie trop engourdie pour faire chanter son Rotax sauvera quelques belles journées de vol chaque année.
Voyons différents moyens de produire un peu d'électricité et leurs particularités respectives.
Groupe électrogène
Fournit du courant alternatif 220V, bon rapport puissance fournie/prix d'achat, possibilité de ne le démarrer qu'au moment du besoin et de l'arrêter quand on a fini, donc de se passer de stockage sur batteries. Mais, nuisances de fonctionnement (bruit, gaz d'échappement), coût récurrent (consommation carburant) et contraintes de fonctionnement (maintenance, huile, alimentation en carburant).
Eolienne
Cette source d'énergie intermittente et peu prévisible impose de facto un stockage sur batteries, nécessite un site approprié (venteux et dégagé), un montage sur un mât haubané qui doit être suffisamment éloigné de la piste pour ne pas constituer un obstacle ou un danger. Elle peut être vulnérable aux aléas climatiques : il vaut mieux pouvoir descendre l'éolienne au sol en cas de tempête du siècle en approche. Les régulateurs de charge pour éoliennes sont très spécifiques et doivent permettre de stopper la rotation des pales électroniquement, par freinage électromagnétique de l'alternateur. Du fait des pièces en rotation à grande vitesse, de son exposition constante aux éléments et aux contraintes mécaniques, une éolienne a besoin d'une surveillance régulière et d'une maintenance au minimum annuelle. Par contre, la puissance produite peut être conséquente… lorsqu'il y a du vent. Les pistes ULM sont supposées être situées sur des sites en général libres de tout obstacle important à proximité immédiate et laissant donc le vent s'exprimer pleinement. Dans le cas qui nous intéresse ici, à savoir une fourniture d'énergie d'appoint de puissance modeste, les petites éoliennes (moins de 2 m de diamètre) présentent quelques particularités : elles ne commencent à tourner que vers 10 à 15 km/h, ne produisent pas de manière significative en dessous de 20 à 25 km/h, affichent en général leur puissance nominale vers 40 à 45 km/h. De petites pales qui tournent vite génèrent plus de bruit que des grandes qui tournent lentement et ces petites éoliennes ont la réputation de chuinter lorsqu'elles travaillent dur. Il est nécessaire d'étudier la configuration géographique du site, son éventuelle exposition à des vents soutenus et réguliers, la courbe de puissance fournie versus la vitesse du vent du ou des modèles d'éoliennes convoités pour ne pas risquer un investissement décevant. Les données statistiques de la station météo officielle la plus proche seront d'une grande utilité pour prendre une décision. Le cas échéant, on pourra installer une petite station météo domestique qui enregistre les données du vent. Laisser passer un cycle complet de saisons est alors un minimum si on veut se faire une petite idée du gisement de vent sur le site. On voit ainsi qu'une installation éolienne, même modeste, ne s'improvise pas. Mais si le site s'y prête, que l'on a consacré un peu de temps à étudier les différents éléments de la question et que l'on n'a pas peur de devoir grimper au mât de temps en temps pour les opérations de contrôle et de maintenance, l'énergie éolienne pourra constituer un excellent tandem avec l'énergie solaire : l'éolien est en effet susceptible de produire le mieux lorsque le photovoltaïque montre ses faiblesses : en hiver, par temps dépressionnaire et couvert et également durant la nuit.
Solaire photovoltaïque
Intermittent, moyennement prévisible, ne produit pas d'énergie lorsqu'on en a le plus besoin pour s'éclairer, stockage sur batteries, faible production l'hiver. Le rapport coût/puissance installée est faible. Aucune pièce mobile, pas d'usure mécanique, pas de nuisance de fonctionnement, maintenance quasi nulle, durée de vie d'une vingtaine d'années sans coûts de fonctionnement. Installation facilement scalable : on peut rajouter des panneaux à l'installation plus facilement que des cylindres au moteur d'un groupe électrogène...
On trouve principalement trois technologies sur le marché :
- silicium amorphe : couleur ambre : les plus anciens et les plus encombrants (rendement : énergie solaire reçue / énergie électrique produite : environ 7%) , mais continuent de produire honorablement par temps couvert. Les moins chers pour une puissance donnée, intéressant si on n'a pas de forte contrainte sur l'encombrement.
- monocristallin/polycristalin : couleur bleue, bon rendement en plein soleil (environ 13%), la production d'électricité s'effondre en cas d'ombrage partiel du panneau (attention aux arbres, poteaux, ou câbles qui portent une ombre sur l'emplacement, même limitée) et reste faible par temps couvert.
- CIS : excellent rendement (environ 18%), de couleur ambre, les plus chers.
Voici l'exemple d'une petite installation électrique autonome en 12 Volts + un convertisseur 12 Volts / 220 Volts basée sur une source solaire photovoltaïque + un petit groupe électrogène en appoint.
Les éléments de l'installation
- Les panneaux solaires : vu la faible puissance installée, l'encombrement n'est pas une contrainte critique, on peut se tourner vers la technologie la moins chère : silicium amorphe, dont l'inconvénient est d'occuper deux fois plus de surface pour la même puissance par rapport à des panneaux cristallins. En cherchant un peu on finit par dénicher un lot de panneaux, qui par leur forme ou par leur format de puissance n'ont pas vraiment rencontré le succès, mais sont proposés à un prix intéressant. Des panneaux de 14 Watts tout en longueur, c'est vrai que c'est un peu inhabituel, mais on s'en moque, du moment qu'ils font bien leur travail en poussant les électrons vers la batterie !
- Le régulateur de charge : indispensable ! Permet d'éviter la surcharge ou la décharge excessive de la batterie. Le régulateur comporte 6 bornes : + et - des panneaux solaires, + et - de la batterie, et enfin + et - des consommateurs électriques 12Volts. Son écran affiche le niveau de charge de la batterie, parfois avec une jauge graphique, un pourcentage ou par la tension mesurée aux bornes de la batterie : 11,5 volt c'est presque vide et le régulateur ne va pas tarder à couper l'utilisation des consommateurs pour éviter de détériorer la batterie ; entre 12,5 et 13 Volts c'est bon ; vers 14 Volts c'est chargé au maximum, le régulateur bascule en charge d'entretien. En appuyant sur un bouton, on peut faire défiler l'affichage qui indique alors en cycle le courant produit par les panneaux et celui qui est consommé à l'instant T.
- La batterie : ne pas utiliser de batteries de voiture qui si elles sont capables de fournir une très forte intensité de pointe, sont totalement inadaptées aux cycles de décharge/charge avec des panneaux solaires et présentent une auto décharge importante. Utilisée ainsi, une batterie de voiture se dégradera en quelques mois. Il faut utiliser des batteries spécifiques dîtes à cycle profond "AGM" ou "Gel" certes plus chères, mais sans entretien et qui peuvent durer de 10 à 20 ans suivant comment on les brutalise : moins on les décharge brutalement et profondément, plus elles tiennent longtemps. De plus, leur auto décharge est très faible. Le bon usage pour les conserver de nombreuses années est d'éviter de les vider à moins de 40% de leur capacité totale trop souvent et de les décharger à un rythme doux : en plus d'une douzaine d'heures au moins et idéalement en une vingtaine d'heures. Ce ne sont pas des batteries de démarrage, on ne peut pas leur demander de violentes pointes de courant.
- Le convertisseur 12V / 220V : transforme le courant continu 12V de la batterie en courant alternatif 220V (comme à la maison). Il sera utilisé en appoint, pour des besoins de moyenne puissance (audio/vidéo, matériel électronique sensible). Il existe deux technologies : pseudo sinus et pur sinus. Les convertisseurs pur sinus fournissent un courant sinusoïdal et bien régulé en fréquence et en tension. Peu onéreux, les convertisseurs pseudo sinus produisent un courant alternatif mais qui n'est pas sinusoïdal. Cela peut poser un problème avec certains équipements particulièrement sensibles à la qualité du courant (exemple : informatique, audio/vidéo, horloge, néons), certains de ces équipements l'encaissent très bien, d'autres pas du tout et le feront savoir en refusant définitivement de fonctionner. Enfin, les convertisseurs bas de gamme pseudo sinus que l'on trouve en grande surface supportent mal les appels de courant et les utilisations prolongées. La qualité du courant alternatif produit est mauvaise (parasites sur certains appareils audio/vidéo) et leur fiabilité plutôt médiocre. Même s’il est plus cher à puissance égale, un convertisseur pur sinus est vraiment préférable.
- Le groupe électrogène : utilisé en appoint, pour des besoins très ponctuels de forte puissance (perceuse ou autre outillage électrique, etc.). Le groupe électrogène fournit du 220 Volts alternatif (comme à la maison), certains disposent en plus d'une prise 12 Volts continu de puissance suffisante pour recharger directement une petite batterie d'ULM, mais pas tellement plus. On s'assurera que la puissance de cette sortie 12V est adaptée avant d'y brancher quoi que ce soit. On choisira de préférence un moteur quatre temps pour la moindre consommation et si possible équipé de la technologie "Inverter" ou équivalent qui produit un courant bien sinusoïdal et correctement filtré, c'est important si on a l'intention d'y raccorder des équipements sensibles (audio/vidéo, informatique, etc.). Attention, la puissance indiquée en gros sur les groupes électrogènes (exemple 1500) correspond souvent à la puissance maximale que le groupe peut fournir avant de se mettre en grève, c'est un peu sa VNE : il faut chercher dans les spécifications ou la notice pour apprendre que sa puissance nominale (c'est à dire en utilisation continue) n'est que de 1200 Watts. Il faut également noter que tout ce qui comporte un moteur électrique (perceuse, frigo à compresseur, aspirateur, etc.) mais également les charges inductives (qui comportent des bobinages) demande un très fort appel de courant à la mise en route. Dans la pratique on ne branchera sur le groupe électrogène ce type d'appareil que s'ils ne font que la moitié de la puissance nominale du groupe : sur notre exemple de 1200 Watts nominaux, on branchera une perceuse de 600 Watts maximum. Il faut lire attentivement les plaques de caractéristiques électriques des appareils, et prévoir large. Enfin, les petits groupes deux temps à mélange de 750 Watts que l'on trouve pour moins de 100 Euros sous des marques aussi diverses qu'exotiques sont de sombres poubelles à oublier immédiatement : testé et déglingué pour vous en moins de vingt heures de « vol » : circuit carburant qui fuit, silentblocs dissous par l'essence, moteur qui démarre péniblement, lanceur qui casse, carburateur qui se bouche (huile du mélange) et qui reste en morceaux dans la main quand on tente de le démonter pour le nettoyer, courant mal régulé.
Un petit rappel d'électricité
P = U*I avec P la puissance en Watts, U la tension en Volts et I l'intensité en Ampères.
Un petit exemple : un appareil alimenté en 12 Volts et d'une puissance de 120 Watts va consommer 10 Ampères.
C = t * I avec C la capacité de la batterie en Ampères par heures (Ah), t le temps en heures, I l'intensité en Ampères.
Exemple : Soit une batterie d'une capacité de 200 Ah bien chargée. On peut en théorie en extraire au maximum 5 Ampères pendant 40 heures ou 10 Ampères pendant 20 heures ou 40 Ampères pendant 5 heurs. En pratique, plus on tire fort dessus, plus la capacité réelle diminue : on n'aura pas les 40A pendant 5 heures tels que calculés, mais nettement moins. Les chiffres de capacité de ce type de batteries sont donnés en général pour une décharge en 20 heures et qui correspond à l'intensité de décharge nominale pour laquelle la batterie est prévue. Afin de toujours travailler dans la plage haute d'état de charge de la batterie (c'est-à -dire celle qui ne l'abîme pas), on la prévoira de manière à n'avoir besoin que de 50% de sa capacité théorique maximale en utilisation habituelle.
P = R*I*I avec P la puissance perdue dans les câbles par loi d'Ohm (en Watts), R la résistance électrique du câble en Ohms, I l'intensité en Ampères. On voit que les pertes évoluent avec le carré de l'intensité, la résistance électrique d'un câble dépend directement de sa longueur et est inversement proportionnel à sa section. Pour une intensité donnée, les moyens de limiter les pertes dans un câble sont de raccourcir sa longueur ou d'augmenter sa section et si possible les deux à la fois.
Le dimensionnement :
Quelques ordres de grandeur : 100W = 1 ampoule à filament = 1 ordinateur portable = 1 petit téléviseur = 10 petits néons 12V = 1 petit frigo de bonne qualité. Attention aux consommations énormes des appareils pourtant habituels à la maison : pour ce qui nous concerné aujourd’hui, on oublie donc les plaques de cuisson (2000W), les fours (3000W) même à micro-ondes (1200W), machines à café (1000W) les aspirateurs (1500W) les fers à repasser (1200W), bouilloire (2000W) bref, tout ce qui tourne ou chauffe est proscrit en utilisation sur la batterie ! Pour ce type d'appareils très gourmant, il faudra se demander si on en a vraiment besoin et le cas échéant les faire fonctionner avec un groupe électrogène dimensionné en conséquence.
Sans expérience ni mesures préalables sur le site, il est difficile d'évaluer la quantité d'électricité que l'on va pouvoir extraire de panneaux d'une puissance installée donnée sur une longue période en fonction des saisons, de la météo, du positionnement des panneaux. On peut cependant contacter les services météorologiques locaux pour tenter d'obtenir des statistiques sur plusieurs années. Une manière de s'en sortir consiste à partir du besoin en courant simultané (la somme de ce que l'on souhaite pouvoir consommer à un instant T en moyenne), pour dimensionner la batterie, puis les panneaux sans forcément acquérir de suite toute la puissance de panneaux installable, la puissance du régulateur de charge devant bien sûr être en cohérence avec la puissance maximale de panneaux installables. On pourra ensuite compléter de quelques panneaux si on constate par l'expérience que l'on est un peu court.
Tentons également d'appliquer ce cercle vertueux : définition du besoin en équipements électriques, évaluer la consommation, calculer le coût de l'installation, faire une crise cardiaque, décider de réduire le besoin en consommateurs électriques et recommencer le cycle jusqu'à ce que le coût ne génère plus de crise cardiaque. L'énergie la moins coûteuse, c'est celle qu'on n'a pas besoin de consommer, donc pas besoin de stocker, ni de transporter, ni de produire !
Dimensionnement de la batterie : on a évalué le besoin de consommation moyen de 11A (environ 130watts : VHF le jour, lumière le soir, musique, ordinateur portable, recharge de divers joujoux électroniques) 4 heures par jour, 4 jours par semaine. Ici c'est cette consommation "standard" de 11A qui va nous permettre de déterminer la batterie : on ne veut pas la décharger en moins de 20 heures sur ce type d'utilisation : cela nous donne 220 Ah. Une batterie de 230 Ah fera l'affaire. Vérifions combien de temps nous pouvons tenir sans soleil : consommation d'une semaine : 11A*4h*4= 170Ah alors que nous avons 230Ah. Donc on tient plus d'une semaine sans aucun apport. C'est largement suffisant.
Dimensionnement du régulateur de charge : sa puissance sera en cohérence avec la puissance maximale des panneaux installés, il est judicieux de prévoir carrément plus large, on pourra ainsi facilement décider de rajouter quelques panneaux solaires sans avoir à racheter un régulateur si on s'aperçoit qu'on peine un peu à recharger en hiver.
Dimensionnement des panneaux : on peut mettre une source solaire fournissant une intensité de charge en Ampères jusqu'au dixième de la capacité de la batterie en Ah : avec une batterie de 230 AH, on peut donc mettre des panneaux fournissant jusqu'à une bonne vingtaine d'Ampères en crête. Si on en met moins, cela marche aussi, c'est juste que cela charge moins vite. Ici on commence avec 8*14W (en crête) soit 112 W de panneaux. On pourrait monter à 250 W de panneaux sans problèmes, ce qui laisse une marge confortable pour éventuellement augmenter la production si l'hiver s'avère dur à passer ou si on rajoute d'autres choses plus ou moins inutiles qui consomment du courant.
Dimensionnement du convertisseur 12V / 220V : Son utilisation sera occasionnelle, la principale étant les consommateurs en 12V. Dans ce contexte on estime qu'on peut aller jusqu'à une intensité de décharge de la batterie en 10 heures au lieu des 20 heures qui donnent la capacité nominale de 230 Ah, au prix d'une petite baisse de la capacité de la batterie lors de ce type d'utilisation. 230Ah/10h= 23A. 23A*12V = 256 Watts. Un convertisseur d'environ 300 Watts fera l'affaire et laissera une marge : on ne l'utilisera à sa puissance maximale.
Il ne s'agit que d'un exemple de dimensionnement, qui n'est sûrement pas le meilleur pour tous, mais qui reste cohérent sur l'ensemble de la chaîne en ne compromettant ni la durée de vie des différents éléments, ni la sécurité, et donne satisfaction à l'utilisation, y compris durant l'hiver. Chaque cas est particulier : à chacun de faire ses petits calculs, en fonction des contraintes et des besoins on peut être amené à reconsidérer le dimensionnement de tel ou tel élément qui forcément influera sur les autres. Pour aboutir, il faut clairement énoncer les contraintes principales (budget, encombrement, configuration des lieux) et les besoins principaux (puissance, utilisation principale, utilisation secondaire, ou occasionnelle, combien d'heures par jour, combien de jours par semaine ? Autonomie souhaitée : combien de jours veut-on pouvoir tenir sans soleil ? Puis faire tourner la "moulinette" un certain nombre de fois jusqu'à converger vers un compromis coût/service favorable. Vous avez les billes, à vous de jouer !
Le matériel :
Panneaux solaires : 8 fois 14 Watts en silicium amorphe.
Batterie : 12V 230Ah technologie AGM.
Régulateur de charge : 12 V, 30A max, affichage de la tension de la batterie, des ampères produits et consommés, compatible batterie AGM (important !).
Convertisseur 12V / 220V : pur sinus 350W max.
Boite de dérivation étanche pour connecter tous les panneaux solaires en parallèle.
Câblage des panneaux (connectés en parallèle) vers la boite de dérivation : 8 fois 2 * 1,5mm2. Longueur < 2m.
Câblage de la boite de dérivation vers le régulateur de charge: 1 fois 2 * 6mm2. Longueur < 10m.
Câblage du régulateur de charge vers la batterie : 2 * 6mm2. Longueur < 1m
Câblage de la batterie vers le convertisseur 12V / 220V : 2 * 6mm2. Longueur < 1m
Installation & Sécurité
Très important : au déballage des panneaux solaires, scotcher sur leur coté actif (qui reçoit le soleil) une face de leur carton d'emballage, ainsi ils ne produiront pas de courant pendant les manipulations et le montage. Ne retirer les cartons que lorsque tout le circuit est réalisé et qu'il n'y a plus à intervenir sur les connections.
Lire la notice du régulateur, il y a un ordre de branchement à respecter entre la batterie, les panneaux et les circuits de consommation, comme il y a un ordre précis pour débrancher les éléments du régulateur. Il y a bien sûr des choses à ne pas faire !
On manipule une batterie de forte capacité. La quantité d'énergie emmagasinée est considérable : si elle se libère d'un coup pour cause de court-circuit, cela peut causer des dégâts matériels et humains sévères. La batterie, le régulateur, le convertisseur doivent être installés dans un endroit dédié, propre, à l’abri de l'eau et de l'humidité, de la poussière, mais également des mains curieuses et des enfants. Il ne doit y avoir aucun élément métallique à proximité immédiate, aucun objet métallique qui puisse tomber sur les connections et provoquer un court-circuit. Il est important de sécuriser la batterie dans un caisson électriquement isolant, prévoir une petite aération pour éviter que l'humidité ne s'y accumule et se prémunir des rongeurs qui affectionnent les câbles : il faut les protéger dans du tube PVC. Toutes les connections doivent être propres, mécaniquement sûres et correctement isolées, on ne doit pouvoir toucher avec les doigts aucune partie métallique des connections et bien sûr, on oublie les bidouilles avec des pinces qui ne tiennent pas, du scotch et des câbles tortillés ensembles pour faire contact.
La carcasse du convertisseur 12V / 220V, ainsi que celle du groupe électrogène seront reliées à la terre. Les éléments tels que le régulateur de charge, le convertisseur 12V / 220V, les borniers, boites de dérivation, blocs de prises qu'ils soient 12V ou 220V, les porte-fusibles doivent tous être fixés sur un support rigide et électriquement isolant : les montages "en l'air" qui permettent de tirer sur les câblages et de forcer sur les connections sont synonymes de grosses étincelles ou pire. Chaque circuit de consommation sera protégé par un fusible de calibre adapté. On positionnera un premier coupe-circuit entre les panneaux solaires et le régulateur de charge, un autre entre le régulateur de charge et la batterie dont un pôle sera en plus directement équipé d'un fusible de calibre adapté au courant total maximal que l'on estime ne pas devoir dépasser en décharge et un troisième entre le régulateur de charge et les circuits de consommation afin de pouvoir au besoin intervenir sur les connections ou les fusibles ainsi hors tension en toute sécurité. Si vous devez intervenir en amont du premier coupe-circuit (entre les panneaux et le régulateur de charge), pensez à masquer au préalable les panneaux solaires avec des cartons pour les "désactiver".
Etudiez attentivement les notices, dessinez un schéma avant de commencer, procédez avec méthode et bon sens et si nécessaire faites-vous assister par quelqu'un de compétent en électricité.
Quelques conseils et astuces :
Orientation des panneaux solaires : plein sud c'est le mieux. L'inclinaison idéale correspond à la latitude du lieu, mais pour optimiser le rendement en hiver lorsque le soleil est bas et peu généreux, on donne une inclinaison de la latitude + 15° ce qui fait environ 60° sous nos latitudes. On trouve rarement des toitures à 60°, sur un toit avec moins de 45° de pente, on aura encore moins d'énergie l'hiver et on favorisera encore plus la production en été alors qu'on aura du soleil en abondance. Il vaut mieux être un peu trop vertical car cela améliore la production l'hiver et enfin plus les panneaux sont verticaux, mieux ils s’auto-nettoient avec la pluie. Des panneaux trop à plat accumulent les poussières en été et les traces de ruissellement d'eau qui dégradent ses performances, tandis que l'hiver, ils peuvent être masqués par la neige ou le givre pendant de longs jours. Si vous choisissez d'installer les panneaux sur des bâtis pour respecter les meilleures orientations et inclinaisons, il faudra construire suffisamment solide pour ça tienne au vent. Si le bâti est au sol, les panneaux seront vulnérables aux dégradations et au vol.
Attention aux reflets du soleil sur les panneaux solaires (surtout ceux de couleur bleue) qui pourraient dans certaines configurations et suivant l'heure, éblouir les pilotes au décollage ou à l'atterrissage. Faites un essai de positionnement avec un panneau à l'emplacement et l'angle prévus, à différentes heures de la journée pour vous assurer que cela ne posera pas de problème.
Choisissez des appareils qui fonctionnent en 12V directement. En effet, il est bien dommage de convertir du 12V continu en 220 alternatif, pour ensuite utiliser un appareil dont le bloc d'alimentation va à nouveau redresser et abaisser la tension. On perd inutilement de l'énergie lors de ces deux étapes de conversion dont les rendements sont loin d'être idéaux. On peut brancher le convertisseur 12V / 220V directement sur la batterie, avec des câbles courts et de forte section (ex : 300W en 12V ça fait 25A) car il est équipé de son propre fusible, d'une alarme de tension basse de la batterie, puis d'une coupure automatique de sécurité protégeant la batterie d'une décharge trop profonde. Vérifiez que le convertisseur que vous envisagez dispose bien de ces sécurités. Tous les autres consommateurs de courant seront connectés sur la sortie "consommateurs" du régulateur de charge.
Equipez-vous de chargeurs 12V pour tous vos joujoux technologiques mobiles, c'est d'autant plus aisé que dans ce domaine, la prise USB tend à devenir plus ou moins un standard. Trouvez un bloc d'alimentation qui se branche directement sur le 12V pour votre ordinateur portable. Un notebook à écran 9 ou 10'' sur un bloc d'alimentation 12V consomme une quinzaine de Watts, un "gros" ordinateur portable sur le secteur peut demander jusqu'à 150 W, lisez les plaques de caractéristiques sur les blocs d'alimentation ou au dos des appareils.
Eteignez le convertisseur 12V / 220V lorsqu'il n'est pas utilisé, car il consomme "à vide" un bon demi ampère soit de quoi alimenter une réglette de leds ou un petit néon.
Une mini chaîne audio sur 220V va consommer une trentaine de Watts, alors qu'un autoradio en 12V en a besoin de presque deux fois moins pour faire le même job au même volume sonore.
Si vous envisagez d'acquérir une clé 3G pour avoir une connexion internet sans fils, vérifiez d'abord à l'aide d'un téléphone 3G que vous avez une couverture suffisante à l'endroit désiré, en particulier à l'intérieur du bâtiment.
Mieux qu'une clé 3G USB, une clé 3G/routeur wifi de la taille d'un petit téléphone portable possède sa propre batterie intégrée et présente l'avantage de pouvoir partager la connexion internet 3G à plusieurs sans aucun câble grâce au wifi, mais également d'être déplacée facilement de quelques mètres pour trouver l'emplacement qui permet la meilleure connexion 3G et donc le meilleur débit.
Eclairage : bannir les ampoules à filament à cause de leur mauvais rendement, on trouve facilement des réglettes à leds qui ont une consommation ridicule mais produisent une lumière très localisée et parfois d'un ton peu agréable. Il existe des petits blocs néon 12V d'environ une dizaine de Watts avec interrupteur intégré, en lumière froide ou chaude, leur seul inconvénient est un temps de chauffe de quelques dizaines de secondes pour éclairer pleinement. Les moins chers se trouvent dans les magasins d'électronique.
Où se procurer le matériel ?
Magasins d'électronique : éclairage néon 12v, régulateur de charge, panneaux solaires.
Revendeurs d'équipement nautique : Batterie gel/agm "solaire", convertisseur 12v / 220v pur sinus de qualité, panneaux solaire haut rendement (si impératif du faible encombrement).
Revendeur d'équipement de camping-car/caravanning : nombreux appareils fonctionnant en 12v, y compris audio/vidéo.
Magasin de bricolage : câbles électriques, tube de pvc pour protéger les câbles, raccords, boites de dérivation étanches, prises 220 V, prises 12V (en T), borniers, dominos,
Magasin d'accessoire auto : bloc de prises allume-cigare femelles, prises allume cigare mâles, bloc de prises USB sur allume-cigare (pour recharger les joujoux portables !), fusibles, porte-fusibles.
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