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Eautonomie

Article paru dans ULMiste n°6, octobre 2011

 

Eautonome

 

On n’a pas toujours l’eau courante sur une base ULM isolée au milieu des champs dont l’éloignement impliquerait des investissement très lourds pour amener les tuyaux qui vont bien jusqu’au hangar. Ces coûts sont en général disproportionnés face au besoin en eau d’un club ULM et on se contente souvent d’une bouteille d’eau pour faire le café avec les potes. Quant aux lieux d’aisance, le premier arbre hors de vue de tous fait malheureusement l’affaire la plupart du temps (sur ce point : voir l’article “Pas de trace” dans le n° précedent de ULMiste)

 

Jean-Christophe Verdié

 

Pas d’eau courante... pourquoi ne pas alors profiter directement de l’eau “tombante” : qui dit base ULM dit hangar, donc une surface de collecte des eaux pluviales plus que conséquente : le moindre hangar propose plusieurs centaines de m2 de toiture. La réalisation présentée ici vise à rester simple et d’un coût minimum. Elle permettra par exemple de disposer d’eau pour rincer les ULM, faire un coup de nettoyage dans le hangar, arroser les plantes (mème au milieu de rien, c’est tellement plus sympa un terrain agrémenté de plantations et de fleurs, allez les gars, motivez vos épouses pour préparer quelques boutures). Et si des travaux sont prévus au hangar, là c’est indispensable : vous disposerez d’eau pour préparer le ciment ou autres mortiers, laver les outils et machines. Ce type d’installation ne permet en aucun cas de boire l’eau collectée ni mème de se laver le corps avec, usages qui exigent une très haute qualité de filtration et de traitement de l’eau, possibles uniquement avec des équipements spécifiques, complexes et couteux, ainsi qu’un contrôle constant de la qualité de l’eau produite.

Le dispositif comprend plusieurs élements : une crapaudine (grille) en haut de la descente d’eau pour éviter de collecter les feuilles mortes et brindilles, le collecteur pris sur la descente d’eau et qui integrera de préference un filtre (poussieres et sédiments) avant de déverser dans la cuve et la cuve elle-mème. Le trop-plein (soit existant sur certai modèles de collecteurs, soit à positionner en haut de cuve) sera raccordé à l’évacuation d’origine en bas de la descente d’eau.

La cuve pourra être surélevée par des rangées de parpaings afin de pouvoir accéder au robinet avec un bidon, un seau ou un arrosoir. Si on la surélève franchement on pourra directement brancher un tuyau d’arrosage dessus, lequel sera toujours alimenté par gravité si l’autre bout du tuyau demeure sous le niveau d’eau présent dans la cuve. Attention ! la surface d’appui doit être stable et solide, comme son nom l’indique, la tonne à eau pèse une tonne lorsqu’elle est pleine, il ne s’agit pas que le support cède et que la cuve bascule au risque de provoquer des dégats ou de blesser quelqu’un. L’assistance et les conseils du pote maçon seront précieux. On a vu cette cuve de 1000 litres se remplir entièrement en moins de 4 heures un soir d’orage ! En dernier lieu, on pourra facilement rendre l’installation plus discrete et moins moche en la camouflant à l’aide de végétation ou de panneaux divers suivant les goûts et la configuration.

Enfin, cerise sur le gâteau, on s’est aperçu, lors d’une période totalement sèche (aucune pluie) de plusieurs jours, que l’on récupérait pourtant chaque matin près de 10 litres d’eau, a priori du fait de la condensation de la rosée sur le toit du hangar. C’est l’assurance d’avoir toujours un peu d’eau même en cas de canicule prolongée... on choisira entre sauver les plantes les plus mal en point et laver sa machine...

 

• Temps : une demie journée à 2

• Difficulté : facile

• Retour sur investisement : à la premiere averse

 

Ce qu’il faut faire

 

- nettoyer les gouttières une fois par an avec prudence : attention à la sécurité en travaillant en hauteur

- s’il n’y en a pas déjà, poser une crapaudine (grille) à la jonction entre la gouttière et la descente d’eau de pluie .

- poser le collecteur sur la descente d’eau de pluie

- installer et sécuriser la tonne à eau sur un support stable et solide, ne pouvant pas basculer, la vanne doit être suffisament accessible

- raccorder le trop plein à l’évacuation

- fermer la vanne, sinon ça ne se remplira pas et exécuter la danse de la pluie !

Le matos

 

- crapaudine : récup ou quelques euros

- tuyau pvc / coudes / colle pvc : récup et/ou quelques euros

- collecteur pour descente d’eau de pluie : 40 euros

- “tonne à eau” 1000 litres : récup ou environ 100 euros d’occaz

- quelques parpaings + ciment pour le support surélevé.

 

A part ça, selon la loi en vigueur, il convient d’apposer une plaquette qui prévient : “eau non potable”.

 

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