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26 décembre 2009

 

Le Gédéon a vu tourner une info sur le ouaibe : un type veut écrire une histoire de l’ULM…

 

Consterné, qu’il est, Biyanvrac.

 

Pour plusieurs raisons, qui sont multiples. D’abord, l’histoire, ça n’existe pas. Au singulier, s’entend. Il y a là une hérésie de la langue française et de la pensée universelle, parmi tant d’autres, qu’heureusement que le Gédéon s’occupe de les faire évoluer, cette langue et cette pensée, que sinon dans 5 siècles on se fera toujours pas comprendre de ceux qui causent et pensent autrement et il paraît qu’il en reste encore. Mais bon, l’histoire, donc. La Histoire. Y’a pas. Il est (elles sont, dirait Cicéron dont la langue était précise), DES Histoires ! Zistoires, donc, que ça devrait s’écrire.

 

Prend un truc qui vient de se passer, juste là, maintenant, sous tes yeux. Demande à tous ceux qui l’ont vu de te raconter : y’en a pas un (dit l’absurde expression), qui dira pareil. Ni deux, donc. Encore moins trois et réciproquement. Qui dit d’ac est de bonne éduc’. Chacun aura une version différente, voudra que sa seule version soit la vraie et que enfin bon tu connais le truc. Ce projet va donc raconter l’histoire (puisque c’est ainsi présenté), vue par son auteur, qui ira faire un tri arbitraire parce que subjectif dans la matière qu’il réunira, et qui ne sera certainement pas exhaustive. Par ailleurs, en fonction de ses affinités ou opinions personnelles, son propos sera forcément pas tellement neutre. Ben si. Biyanvrac possède par exemple un manuel d’histoire de la révolution française qui fut édité à l’époque où la France était dirigée par un nain d’origine étrangère qui se prenait pour le chef du monde et des environs (si si, y’a eu une époque comme ça). Ben, que tu te figures, ça ne ressemble en rien à ce que disent les aujourd’hui manuels d’histoire républicains…

Il conviendra donc d’observer de près d’où vient (et où va) le mec qui va pondre cette œuvre, que ça en dira long sur sa façon de voir les choses. Anatole France, lui, assume et dit carrément que « l’histoire n’est pas une science, c’est un art dans lequel on ne réussit que par l’imagination »…

 

De d’une, donc.

 

D’ensuite, des histoires, le Gédéon en a pondu dans une rubrique spécifique ici à droite, merci. Outre qu’il veillera à la préservation de ses privilèges hadopiques, le Gédéon sait d’expérience que cette zistoires montrent qu’elle n’existe pas au singulier, puisque la quasi presquitude de tous ceux qui sont concernés lui ont écrit pour lui dire qu’il narre de la merde, au Gédéon. Avec leurs versions différentes de chacun d’entre eux, donc.

 

Mais bon, surtout :

 

Surtout, l’zistoires, tu l’écris quand c’est fini. Soyons résignés et acceptons le terme histoire, que sinon on va choper du mal de casque. Quand c’est fini, l’histoire, on la raconte. Que si tu racontes avant la fin (qui n’existe donc pas encore), t’as l’air d’un con, comme Brassens avec son bouquet de fleurs. Un exemple, par exemple. Disons une histoire drôle, tiens : y’a un paramotoriste, un penduleux et une sardine qui sont dans le désert. Le paramotoriste demande à la sardine.

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Et alors, que tu te demandes ?

Rien..

The end.

Elle ressemble à rien, cette histoire-là, non ?

Et pourquoi, qu’elle ressemble à rien ?

Parce qu’elle n’est pas finie.

Donc, soit tu attends qu’elle soit finie pour la raconter et tu pourras dire que c’est une histoire, soit tu racontes avant la fin mais tu annonces, comme Barthez, que tu « veux dire uneu conneurie ! »

 

Alors bon donc. Soit cette idée est d’écrire une histoire de l’ULM et son initiateur considère que c’est fini. C’est son droit. Mais il devra s’en justifier. Soit il veut raconter, subjectivement et tout, donc, ce qu’il s’est passé des débuts de l’ULM à nos jours et ça ne s’appelle pas de l’histoire. Ça s’appelle autre chose et on s’en fout de comment faut dire. Du journalisme, peut-être…

 

Le Gédéon, il est donc consterné, disait-il. Parce que, dès le départ, y’a un truc qui cloche dans cette histoire d’histoire. Insistons : si on n’attend pas la fin du film, ça sert à rien. Et ce film-ci, il ferait bien de ne jamais s’arrêter, merci. En gédéonisme, il n’y aura donc jamais d’histoire de l’ULM.

 

Et alors, que tu te dis, ça fait quoi de ne pas attendre la fin du film ? Ça fait que la lecture des événements n’est pas du tout la même, puisque, démontrait-on, lecture subjective (voire imaginaire, selon Thibault) il y a.

 

Encore un exemple, par exemple : imaginons un biographe de Louis XVI qui décide d’écrire la vie d’icelui en octobre 1791, parce qu’il décide, tout d’un coup, que bon, là ça le fait bien. Elle voudra rien dire, son histoire, parce que si sa chute c’est raconter que le peuple grondait, que c’était chaud pour son cul, au p’ti Louis, qu’il a du se faire la malle dare dare sous le pseudo de Durand mais que finalement on l’a laissé roiter à la condition qu’il ne soit plus roi de France mais des français, sans la vraie fin de l’histoire (et pour cause, il pourrait pas la dire, le biographe, puisqu’il s’arrête au milieu de la route), ben son histoire du Louis XVI, elle ferait la ruine de son éditeur.

Que la vraie chute de l’histoire, on le sait maintenant, elle fait « ploc » sur les pavés de la place que les assassins nommeront facétieusement « de la Concorde »… quelques mois après le bouclage de la biographie imaginée.

 

Bon donc, terminons, car le Biyanvrac, lui, ficelle ses dossiers et attend que ça se termine pour terminer, cette histoire de l’ULM, elle ne ressemblera à rien. Ou plutôt, si, à cette autre histoire bien connue, ici en dessous.

En attendant, le Gédéon a dans l’idée que l’initiateur de ce projet lira le présent billet et y réfléchira, entre deux prises de neuroleptiques…

 

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